Se dirige-t-on au FLN vers un congrès extraordinaire «avant la fin de l'année» sous la bénédiction du président de la République, également président du parti ? Le mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) y croit dur comme fer et ses animateurs qui ont convié hier la presse nationale à une rencontre «amicale» n'ont pas caché leur désir de voir Abdelaziz Bouteflika intervenir pour remettre de l'ordre dans la maison FLN, «conformément aux statuts du parti». Fini le temps de Belkhadem à la tête du Front de libération nationale, semblent dire à l'unisson Salah Goudjil, coordinateur du mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara et Abderrachid Boukerzaza qui ont animé hier une rencontre avec les journalistes au niveau de leur siège à Draria (Alger) pour expliquer la démarche de redressement du parti à la veille des élections législatives de 2012 qu'il comptent investir «même avec des listes indépendantes». Mais opter pour cette dernière possibilité devrait être l'ultime recours pour les redresseurs qui entament déjà au niveau de la base la confection des listes électorales. Il faut d'abord avoir épuisé toutes les démarches possibles pour récupérer le FLN et destituer Belkhadem en «bonne et due forme» pour penser à ce cas, peu favorable il est vrai. Pour ce faire, les animateurs de la rencontre expliquent qu'en tant que président du parti, Bouteflika a les pleins pouvoirs pour convoquer un congrès extraordinaire conformément aux statuts qui stipulent également que 2/3 du Comité central (CC) peuvent décider de convoquer le congrès. Mais comme cette dernière option est peu favorable aux redresseurs qui veulent d'ailleurs «assainir le CC des affairistes placés par Belkhadem», la carte la plus à même de leur donner raison reste celle du chef de l'Etat qui aurait, selon des sources sûres, rencontré le 1er novembre le coordinateur du mouvement, Salah Goudjil. Il leur reste aussi, comme ils l'ont expliqué, celle du recours à la justice pour l'invalidation du 9e congrès. A cet effet, Kara affirme «détenir des preuves à divulguer le moment venu» que Belkhadem avait nommé pas moins de 98 personnes totalement étrangère au parti au comité central. Assurant que la base militante est avec les redresseurs, Kara, qui exhibera des listes de signatures de militants et cadres estimées à 3300 émargements, affirme que «44 mouhafadhas sont actuellement de notre côté, sans compter les kasmas». Ces militants qui avaient pris les devants en organisant leurs assemblées générales ont saisi «de leur propre initiative» toutes les autorités concernées, y compris le président de la République, pour signifier leur retrait de confiance à l'actuel SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem. «Belkhadem tombera avant janvier» «C'est du destin du FLN qu'il s'agit, c'est pour cela que les militants ont sollicité le président», explique Kara qui réaffirme avec assurance que Belkhadem «tombera avant janvier». «Nous voulons faire participer la base à la prise de décision», affirme de son côté Rachid Boukerzaza qui énumère trois défis urgents, en l'occurrence l'organisation du congrès, les élections législatives et le recours à la justice pour l'invalidation du 9e congrès. En chef de file des redresseurs, le coordinateur du mouvement, Salah Goudjil, confiant de la justesse de leur démarche, évoque déjà «le futur». Il rappellera que cette même action est aussi tributaire de l'évolution de la situation. Il préférera attendre l'adoption des nouvelles lois (sur les partis, les associations, l'information) d'ici la fin du mois où il devra, selon ses propos, «rendre compte du futur du FLN». Le congrès du FLN aura lieu avant la fin de l'année, assure-t-il. «Janvier sera une autre étape», dit-il. Celle de la mobilisation pour les législatives.