Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs a réfuté hier à Alger toute forme de «perturbation» qu'auraient connue son parti lors des dépôts des candidatures pour les législatives du 10 mai. «Nous n'avons enregistré aucune contestation de la part de nos militants concernant les listes électorales, contrairement à ce qui est rapporté par la presse», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse au niveau de son siège. Le PT a déposé ses listes dans toutes les wilayas sans grandes entraves et a finalisé le processus le 24 mars, en attendant la confirmation des administrations pour effectuer ou non des changements dans les listes. «La commission électorale du parti s'est réunie le 9 mars pour opérer les dernières modifications dans les listes et n'a plus apporté aucun changement dans ces dernières», affirme-t-elle. Quant à d'éventuels mécontentements auprès des militants du PT, elle dira : «ça vient de certains partisans qui sont au nombre de 11 et dans 3 wilayas et qui ont été vite rappelés à l'ordre. Mme Hanoune se défend en revenant sur la charte du parti où certains articles condamnent l'adhésion au parti pour des intérêts personnels et maintient que le choix des candidatures s'est fait sur la base de consensus et est étudié pour répondre aux attentes du peuple. Le respect de la parité dans le contenu des listes a aussi été abordé lors de cette rencontre, où la numéro 1 du PT s'est dite «outragée» par la loi sur la représentativité féminine au sein des assemblées, qui selon elle ne respectent pas le suffrage universel. La formation de Hanoune a donné les mêmes chances aux hommes et aux femmes qui sont représentés pratiquement au même nombre dans les listes. «Dans certaines wilayas ce sont les femmes qui sont majoritaires», indique-t-elle. Les candidats du PT sont majoritairement des syndicalistes de l'UGTA, des secrétaires de fédérations et des cadres dirigeants. Combattre le capitalisme anarchique Ne voulant pas refaire les mêmes erreurs qu'en 2007 avec un taux d'abstention important, le PT a élaboré un programme électoral basé sur l'assainissement de l'économie nationale et le redressement du niveau social. Pour ce faire, il propose le relancement du secteur public, l'utilisation des recettes liées aux hydrocarbures pour le développement de l'industrie et l'agriculture et la protection des travailleurs contre l'exploitation. S'agissant de la polémique sur le financement des campagnes, Mme Hanoune donne une image d'un parti propre qui ne compte que sur les cotisations des adhérents et les indemnités des députés pour préparer la campagne. Pour justement répondre aux attentes de la population et s'assurer de l'intégrité des prochains députés qui représenteront le PT à l'APN, les postulants aux prochaines législatives se sont réunis avec les membres du bureau du PT le 20 mars. Lors de cette rencontre, les postulants ont prêté le «serment démocratique» pour combattre la transhumance politique. «Nos candidats se sont engagés sur l'honneur et ont prêté serment devant un huissier de justice avec une obligation écrite et morale à respecter pour aller à contre-courant de la décomposition politique et des pratiques mafieuses», précise Mme Hanoune. Afin de mettre les députés devant leurs responsabilités, la SG du PT propose l'intégration dans la Constitution du mandat révocatif qui consiste en la possibilité des citoyens de révoquer un élu, si ce dernier ne respecte pas ses engagements. Elle appellera les citoyens à aller voter pour mettre un terme aux conséquences du capitalisme qui n'a profité qu'aux nouveaux riches et qui ne peut pas être appliqué en Algérie en raison de l'absence d'une classe de bourgeoisie. En vue de garantir des élections transparentes et éviter un vote dirigé des corps constitutifs, Mme Hanoune demande à ce qu'il y ait un bulletin unique au lieu de plusieurs et trouve qu'il y a anguille sous roche dans le fait que le ministère de l'Intérieur refuse cette suggestion.