Plus de 1,4 million d'emplois pourront être créés en Algérie à l'horizon 2025 dans des activités liées à l'économie verte, estime une étude réalisée par l'agence de coopération allemande au développement (GIZ). L'estimation du potentiel de développement de l'emploi dans le domaine de cette nouvelle conception de l'économie à l'horizon 2025 est de 1.421.619 postes de travail, précise cette étude présentée en marge des travaux du séminaire sur l'''Employabilité et l'entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans l'économie verte en Algérie''. L'étude a relevé, par ailleurs, que près de 600.000 personnes, dont beaucoup de jeunes, travaillaient actuellement en Algérie dans des activités liées à l'économie verte comme le recyclage des déchets ménagers, l'agriculture ou les énergies renouvelables. En 2010, le nombre d'entreprises exerçant ce type d'activités s'élevait à 273.202 unités. Ainsi, 3.407 entreprises activaient dans la récupération et la valorisation des déchets, 1.470 dans la gestion de l'eau, 168.648 dans le bâtiment vert, 68.631 dans la gestion des espaces verts, et 30.085 unités travaillaient dans les services liés à l'environnement tels que l'audit, les études, le conseil et la formation. Ces activités connaissent, selon cette enquête réalisée entre janvier et février derniers, un engouement particulier notamment de la part des jeunes et des femmes. Au total, ce sont 14.574 femmes qui travaillent actuellement dans les professions dites "vertes" ou "verdissantes ", soit 7,9% du nombre global des femmes inscrites au registre de commerce, dont 1.938 sont des gérantes. Selon les statistiques de l'étude, 7.376 femmes activent dans le secteur du bâtiment vert (50,61%), 3.123 dans les services (21,42%), 3.827 dans les espaces verts soit (26,25%), 146 dans le traitement des déchets, 51 dans le recyclage des déchets, et 51 femmes dans le secteur de l'eau. La tenue du "Carrefour du jeune entrepreneur " à Oran en novembre 2011, avait conforté l'idée de l'existence d'un fort intérêt en Algérie pour ce type de métiers, souligne la même étude. Sur un échantillon de 203 jeunes porteurs de projets qui avaient bénéficié d'un programme de coaching au titre de ce salon, 54 jeunes, dont 22 femmes, ont choisi la création d'entreprises dans des créneaux liés à l'économie verte. Mais, malgré une prise de conscience évidente que la protection de l'environnement est devenue une opportunité d'investissements générateurs de croissance et d'emplois en Algérie, l'enquête a relevé que " le concept d'économie verte n'est pas très répandu dans le pays et reste quasiment absent de la littérature politique et économique " des pouvoirs publics. Les experts algériens qui ont réalisé l'étude recommandent pour remédier à cette situation la mise en place, par les dispositifs d'appui à l'emploi, de programmes de communication pour orienter les jeunes et les femmes en particulier vers les métiers verts. Il est nécessaire aussi, selon eux, d'élaborer une nomenclature des emplois et des métiers verts en Algérie dans le but de vulgariser ce concept et de créer des instruments de mesure pour l'évaluation continue de l'employabilité dans les activités liées à cette économie verte. Pour le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'économie verte est "une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l'équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie des ressources". Dans ce type d'économie, la croissance des revenus et de l'emploi provient d'investissements publics et privés qui réduisent les émissions de carbone et la pollution, renforcent l'utilisation rationnelle des ressources et l'efficacité énergétique et empêche la perte de biodiversité. Le développement durable a été défini en 1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement comme " un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ".