Le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait être saisi par Paris des éventuels "besoins" de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour régler la crise au Mali, a annoncé lundi le ministère français des Affaires étrangères. "La France soutient les efforts de la Cédéao, qui a mandaté le président (burkinabè Blaise) Campaoré comme médiateur, et elle relaiera auprès du Conseil de sécurité, avec ses partenaires africains au sein du Conseil, les besoins de la Cédéao pour appuyer ses actions", a dit à la presse le porte-parole adjoint du ministère, Romain Nadal. "Face aux actions armées dans le Nord du pays, la France appelle une nouvelle fois à l'arrêt immédiat de ces offensives pour qu'une solution politique soit trouvée et met en garde ceux qui les mènent contre les conséquences de leurs actions", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie française Alain Juppé, qui se trouvait lundi à Dakar pour l'investiture du nouveau président Macky Sall, a estimé que la situation au Mali, "se dégrade très rapidement". "Nous pouvons aider sur le plan logistique ou de la formation, mais il n'est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali", a-t-il dit. Alain Juppé s'est aussi inquiété de l'influence des groupes armés islamistes combattant au côté de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) qui contrôle depuis dimanche tout le nord du Mali. Le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay a rappelé que c'est à l'initiative de la France, ancienne puissance coloniale, que "le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné le coup d'Etat, a demandé le rétablissement de l'ordre constitutionnel et a rappelé l'attachement de la communauté internationale à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali".