Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a réaffirmé lors d'une visite de quelques heures à Bamako dimanche que la France était attachée "à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali", appelant au dialogue avec les rebelles touareg. Cette visite était essentiellement consacrée à la situation dans le nord du Mali, confronté depuis mi-janvier à la reprise d'une rébellion touareg et aux activités d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y retient en otage 13 ressortissants étrangers dont six Français. "Ce que je suis venu exprimer, c'est l'attachement de la France à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali. Pour nous, c'est un principe bsolument fondamental", a déclaré Alain Juppé à la presse, après s'être ntretenu avec le président Amadou Toumani Touré. "Il n'y aura pas de solution militaire dans ces affrontements, et il faut donc prendre la voie du dialogue politique aussi inclusif que possible avec tous ceux qui doivent s'asseoir autour de la table et le président a tout à fait confirmé que c'était son intention", a-t-il ajouté. Alain Juppé a proposé les services de la France pour une médiation avec la rébellion, il a aussi évoqué l'implication de l'Algérie, du Burkina Faso, de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Il a également souligné l'importance du respect du calendrier électoral malien lors de sa visite à Bamako. "Le président Amadou Toumani Touré a joué un très grand rôle dans la transition démocratique ici dans ce pays et je pense qu'il est très attaché au respect du calendrier constitutionnel. Ces élections doivent avoir lieu à la date prévue et sur l'ensemble du pays y compris au nord et je crois que là aussi nous avons une convergence de vues, absolue", a-t-il souligné. Quelques manifestants ont protesté contre M. Juppé, brandissant banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Alain Juppé, ami des rebelles", "Non à l'ingérence de la France", "Alain Juppé, dehors, le Mali est indivisible". Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et objectifs de l'armée dans sa partie nord. Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebelles, parmi lesquels des hommes lourdement armés venus de Libye après avoir combattu le régime de Mouammar Kadhafi, aujourd'hui déchu. Les affrontements entre rebelles et armée malienne ont poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir ces zones, dans des campements de déplacés en territoire malien, et dans des pays voisins, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Algérie. Avant le Mali, Alain Juppé s'est rendu au Bénin, dont le président Thomas Boni Yayi assure la présidence de l'Union africaine (UA), et au Burkina Faso.
