Damas a affirmé dans une lettre envoyée à l'ONU que les "actes terroristes" avaient augmenté en Syrie depuis que le régime avait accepté le plan de l'émissaire international Kofi Annan, a rapporté vendredi l'agence officielle Sana. Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé jeudi à l'armée syrienne de cesser ses opérations militaires, conformément au plan Annan, au plus tard le 10 avril, et à l'opposition de faire de même dans les 48 heures suivantes. La Syrie a réclamé un "engagement écrit" de l'opposition qu'elle ne chercherait pas à profiter d'un retrait des troupes pour gagner du terrain. "Les actes terroristes commis par les groupes armés en Syrie ont augmenté ces derniers jours, particulièrement depuis que l'on est parvenu à un accord sur le plan de Kofi Annan", dénonce la lettre. Le plan en six points que Damas a accepté lundi de commencer à appliquer avant le 10 avril selon M. Annan préconise la fin de la violence et un dialogue politique. Dans son message, Damas accuse également l'opposition syrienne "qui a tenu récemment des réunions en Turquie, de poursuivre un objectif principal qui est (...) de verser davantage de sang syrien, en annonçant la création de fonds pour financer et armer les groupes" de combattants. Dans une autre lettre adressée à la Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay, le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé cette responsable de fermer les yeux sur "le terrorisme" qui frappe la Syrie. "Sa partialité contre la Syrie est flagrante alors qu'elle continue de fermer les yeux sur le terrorisme commis à l'encontre du peuple syrien par les groupes terroristes armés soutenus et financés par l'étranger", affirme ce message publié par Sana. Mme Pillay "a refusé de se rendre à l'évidence et de qualifier les actes perpétrés par les groupes terroristes armés de crimes contre l'humanité. Elle a choisi en revanche d'en accuser l'Etat (syrien) qui lui, assume ses responsabilités dans la défense de son peuple", poursuit la lettre. Le courrier à l'ONU affirme que 2.088 soldats et agents de sécurité ainsi que plus de 478 policiers ont été tués depuis le début en mars 2011 de la révolte populaire dont le régime ne reconnaît pas l'ampleur. La lette à Mme Pillay évoque un bilan de "6.143 civils et militaires syriens tués par les groupes terroristes armés". Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les violences ont fait plus de 10.000 morts, en grande majorité des civils. Fin mars, Mme Pillay avait déclaré à la BBC: "Le président Assad pourrait simplement ordonner l'arrêt des violences, et elles s'arrêteraient. C'est le genre de choses que les juges chargés d'affaires de crimes contre l'humanité vont considérer comme une responsabilité de celui qui commande" l'armée.