Face à une situation qui se complique de jour en jour, les pays du Sahel tentent de disséquer les idées et les idéologies qui conduisent à l'extrémisme religieux, à la radicalisation violente et, inéluctablement, au terrorisme et à la criminalité sous toutes ses formes. C'est dans cette optique plus précisément qu'un séminaire organisé par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), s'est ouvert dimanche à Alger pour débattre de la question de la radicalisation violente pour tenter d'y apporter les réponses adéquates dans le cadre de la prévention et la lutte contre le terrorisme. A cet égard, des spécialistes et chercheurs universitaires se pencheront, trois jours durant, sur des thèmes liés à la genèse de la radicalisation, les racines de l'extrémisme, ainsi que la sensibilisation contre ce phénomène. Le thème retenu pour ce séminaire renseigne, selon le représentant de l'unité de fusion et de liaison (UFL), M. Soumana Sidikou, sur la nécessité de faire converger davantage les efforts des pays concernés pour "lutter efficacement" contre la radicalisation, "source de tous les maux des sociétés de la sous-région". L'UFL, regroupant l'Algérie, le Burkina-Faso, la Libye, la Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad, contribue "de manière efficace" à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier, à travers l'échange de renseignements entre les services membres et les partenaires régionaux et extra-régionaux. Ce mécanisme avait entamé, depuis sa création en novembre 2010, des campagnes de sensibilisation à travers les pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger), à l'effet d'informer les populations de cet espace commun de l'importance de la lutte contre le terrorisme. Il faut s'attaquer aux racines de l'extrémisme A ce titre, M. Kamel Rezzag Bara, conseiller auprès de la présidence de la République, a indiqué, à l'ouverture de ce séminaire, que le terrorisme, "qui est la forme extrême de l'illustration de la radicalisation violente (...) ne peut être traité efficacement qu'à travers une meilleure appréhension des processus divers qui mènent vers cet aboutissement". Cet avis est partagé, du reste, par plusieurs autres spécialistes qui considèrent que l'émergence d'une société civile responsable, le renforcement des instruments économiques et le respect des droits de l'homme, constituent autant de "conditions indispensables" pour réduire la portée de l'argumentaire développé par les adeptes de la radicalisation violente. Ainsi, pour M. Francisco Madeira, directeur du CAERT, il s'agit de s'attaquer aux racines de ce fléau à travers à travers le dialogue, le développement économique la justice sociale et la bonne gouvernance. "Pour aider la région du Sahel à mieux lutter contre le terrorisme, il faut éradiquer les conditions qui poussent les personnes à l'extrémisme et se donner les outils de se protéger, de ne pas tomber dans la radicalisation", a-t-il insisté. "L'actualité autant régionale qu'internationale, nous interpelle chaque jour avec son lot de violence induite par les radicalismes meurtriers, dont le terrorisme salafiste-djihadiste et le terrorisme des mouvements racistes d'extrême droite dans certains pays occidentaux, constitue les principales manifestations contemporaines", a soutenu, pour sa part, M. Rezzag Bara. Par conséquent, les pays de la région ont affiché leur volonté de mener une lutte commune contre la radicalisation violente et son corollaire, le terrorisme, tout en étant conscients qu'il s'agit d'une oeuvre "soutenue" et de "longue haleine".