Abdoulaye Wade, président du Sénégal, le premier et le seul pays à avoir soutenu les auteurs du coup d'Etat du 23 décembre dernier mené en Guinée par le capitaine Moussa Dadis Camara, conditionne sa visite dans le pays. Wade explique dans une lettre adressée au chef de la junte qu'il a différé un voyage à Conakry, prévu mercredi, car aucune date n'a, à ce jour, été fixée pour la tenue des scrutins, devant marquer le retour du pouvoir aux civils. «Vous avez respecté votre déclaration en ce qui concerne la consultation des différentes compositions de la société guinéenne mais je n'ai pas connaissance que vous ayez fixé avec les partis politiques la date des élections, a-t-il ajouté. Je pense que, dans la mesure où votre volonté clairement exprimée est d'organiser des élections avec les partis politiques dans les plus brefs délais, vous méritiez d'être soutenu. Surtout que le pouvoir n'était entre les mains de personne mais dans la rue, a-t-il rappelé. Dans toutes mes déclarations, après avoir demandé que l'on soutienne votre comité junte, j'ai ajout : prenons-les au mot. C'est ce que je suis en train de faire, c'est-à-dire vous accorder la confiance quant à votre engagement.»Lors d'une rencontre mardi à Conakry avec les représentants de la communauté internationale, le nouvel homme fort de Conakry avait précisé que la date de 2010, promise par la junte, n'était «pas absolue». «Cela peut être dans six mois, huit mois, dix mois et au-delà. Ça dépendra du peuple de Guinée», avait-il ajouté, sans toutefois donner de date précise. L'Union africaine avait suspendu lundi la Guinée des activités de l'organisation continentale jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel.