Le secteur de l'agriculture a été marqué en 2008 par l'adoption de la loi portant orientation agricole, première du genre depuis l'indépendance, visant à asseoir les bases garantissant la sécurité alimentaire du pays et à renforcer la place de l'agriculture dans l'économie nationale. Cette loi constitue la base de la politique de renouveau de l'économie agricole et rurale initiée par le gouvernement et dont l'objectif est de renouveler la vision et les méthodes de travail en impliquant l'ensemble des intervenants dans ce secteur, sur lequel l'Algérie mise beaucoup pour réduire sa facture alimentaire et diversifier ses revenus. Cette loi permettra au secteur agricole d'avoir un cadre juridique protégeant les terres agricoles et leur vocation productive ainsi que la sécurisation des agriculteurs et des éleveurs à long terme. Elle prévoit aussi la création d'un conseil national de l'agriculture avec un statut consultatif, chargé d'émettre des avis et des recommandations sur tous les aspects liés au développement de l'agriculture, de l'alimentation et de l'agroalimentaire. En 2008, le secteur a été aussi conforté par la présentation d'un avant-projet de loi relatif aux modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Ce texte vise à sécuriser l'agriculteur dans ses droits d'exploitant en lui garantissant les conditions de stabilité et en lui assurant ses investissements. Outre l'amélioration des revenus des agriculteurs, la modernisation du mode de gestion de ces exploitations, ce texte vise à protéger également les terres contre les risques d'abandon ou de détournement de leur vocation agricole. Vers la fin 2008, le secteur a initié des contrats de performance pour la période 2009-2013 qui vont être signés début 2009 entre le ministre en charge du secteur et les 48 walis du pays. Ces derniers vont s'engager à atteindre des objectifs concernant le taux de croissance pour tous les produits agricoles, et ce, en tenant compte des capacités et des moyens de chaque wilaya. Les engagements des walis vont être axés sur une dizaine de programmes nationaux, dits d'intensification des productions agricoles, tels que les céréales, les légumes secs, le lait, la pomme de terre, l'huile, les dattes, les semences et plants, l'élevage et l'aviculture ainsi que ceux relatifs à l'économie de l'eau et aux pôles agricoles intégrés. Le secteur s'est engagé, dans ce contexte, à améliorer le rendement de la production céréalière qui a été marquée en 2008 par une baisse vertigineuse (21 millions de quintaux lors de la campagne 2007/2008 contre 41 millions de quintaux en 2006/2007). Ce recul de l'ordre de 50%, dû essentiellement à la sécheresse, notamment à l'ouest du pays, avait fortement gonflé la facture d'importation des céréales du pays de quelque 600 millions de dollars.