InfoSoir : Une nouvelle politique agricole vient d'être lancée par le ministère de l'Agriculture. Quels en sont les objectifs ? l Mokrane Nouad : Elle se base sur la nouvelle loi portant orientation agricole qui vise à asseoir les bases garantissant la sécurité alimentaire du pays, à renforcer la place de l'agriculture dans l'économie nationale et à assurer les conditions de développement agricole et rural permanent. Elle se fixe comme but principal de soutenir, au plan de l'ancrage législatif, les objectifs de promotion et de modernisation de l'agriculture fixés dans la politique de développement agricole et d'accompagner les efforts d'adaptation nécessaires à l'exploitation durable des ressources naturelles en vue de garantir la sécurité alimentaire du pays. Cette loi a eu un consensus national autour d'un certain nombre de principes et d'actions dont les principaux sont la sécurité alimentaire, la cohésion sociale, la souveraineté nationale et la sécurisation de tous les acteurs. Elle consacre aussi la concession comme mode exclusif pour l'exploitation des terres agricoles. Quels sont les mécanismes de sa mise en exécution ? l Une série de programmes et d'actions a été déployée pour le renouveau de l'économie agricole. Ce qui s'est traduit par la création d'un environnement incitatif pour l'activité agricole et le développement des investissements. Cela à travers, notamment, le lancement du crédit sans intérêts Rfig au bénéfice des agriculteurs, des éleveurs et des opérateurs des activités annexes, l'intensification de la mécanisation agricole à travers le renforcement du crédit leasing, le renforcement de la mutualité rurale de proximité, la modernisation et la généralisation des assurances agricoles adaptées, la dynamisation du Fonds de garantie contre les calamités agricoles (Fgca), le recentrage des organisations professionnelles et interprofessionnelles et, enfin, l'incitation à l'intégration agroalimentaire. Toutes ces mesures tendent à sécuriser les acteurs créateurs de richesses (agriculteurs, éleveurs, et industriels de l'agroalimentaire), et à les encourager à investir et à moderniser leurs activités. En ce qui concerne les mécanismes, il y a la loi de finances complémentaire 2008, les contrats de performances et le dispositif Syrpalac. Qu'en est-t-il de l'encadrement ? l Le capital ressources humaines est important pour la concrétisation de ces programmes. Dans ce sens, un programme conséquent de formation et de mise à niveau a été mis en place pour amener les agriculteurs à une assurance qui est indispensable pour réussir ces programmes et les sécuriser eux et les éleveurs. Aussi l'appui technique et la vulgarisation sont des facteurs importants pour l'application des itinéraires techniques pour augmenter la productivité. Cette nouvelle politique permettra-t-elle enfin l'organisation du secteur ? lSi nous arrivons à mettre en place l'ensemble de ces mécanismes, je pense que le secteur de l'agriculture reprendra sa place et il sera l'alternative aux hydrocarbures. *Docteur en développement des filières