Des candidats aux élections législatives du 10 mai prochain dans la zone France Nord ont réclamé jeudi à Paris l'accès au support télévisuel "au même titre" que les candidats en lice en Algérie, pour exposer les programmes des partis politiques qu'ils représentent. Tout en prévenant d'une tendance "abstentionniste" du fait que l'électorat parmi la communauté en France "ne connait pas les candidats en lice", le représentant du Parti Ahd 54, Omar Ait Mokhtar, a appelé à la confection d'un spot publicitaire sur la télévision algérienne, Canal Algérie en l'occurrence, pour que "nos concitoyens puissent choisir librement leurs futurs députés". "En l'absence de ce moyen de communication, nous risquons le record de l'abstention du fait de la méconnaissance, parmi le large public, des candidats et de leurs programmes", a-t-il averti, réclamant, lors d'une rencontre de coordination au Consulat d'Algérie à Bobigny, un "droit à l'information de l'ensemble des concitoyens" vivant en France. Le candidat du Parti El Karama, Abdelhamid Kourichi, a demandé le respect" du droit à la communication", indiquant que je ne vois pas pourquoi nos frères en Algérie ont droit un cinq minutes de parole à la télévision et nous pas", s'est-t-il demandé, concédant que les radios communautaires en France représentent le "seul échappatoire" pour s'adresser à la communauté. Le code électoral prévoit, dans son chapitre inhérent à la campagne électorale, que tout candidat aux élections locales, législatives ou présidentielles, dispose, pour présenter son programme aux électeurs, d'un accès "équitable" aux supports médiatiques de télévision et de radiodiffusion nationale et locale. Les candidats contestataires affirment vouloir "s'engouffrer" dans la brèche ouverte par le terme "locale", car, selon eux, ils sont en train de mener campagne hors territoire national et dans un pays, la France, à forte concentration d'immigrés et où l'on dispose d'un support télévisuel. Tout en signalant la présence à cette rencontre « technique » de Canal Algérie, le consul d'Algérie à Bobigny, Chérif Oualid, a assuré, qu'en plus de l'affichage dans les locaux du Consulat, des messages ont été envoyés aux responsables municipaux pour que l'information concernant les candidats soit diffusée dans les journaux locaux ou par les autres moyens dont ils disposent (radios communautaires comprises) "quittes à payer des communiqués", et par le réseau associatif. Il a rappelé que le point sur l'accès à la télévision pour les candidats en campagne a été soulevé lors de la première visite mixte Ministère des affaires étrangères- Ministère de l'intérieur en France (du 9 au 12 avril) et que la question a été "reposée à qui de droit". Le responsable consulaire a aussi fait part d'une demande formulée aux autorités concernées à Alger pour garder les bureaux de vote ouverts jusqu'à 22 heures, au lieu de 19 heures, durant les trois jours du scrutin pour la communauté nationale en France (8, 9 et 10 mai), les autres zones géographiques disposant de cinq jours (du 5 au 10 mai). Le corps électoral de la communauté nationale établie à l'étranger s'élève à 988 229 électeurs, dont 80% se trouvent en France, contre 928 403 recensés lors de l'élection présidentielle de 2009. Cet électorat sera réparti dans quatre zones géographiques disposant chacune de deux sièges au Parlement. Sur les quatre zones géographiques instituées, deux sont en France. La zone 1 regroupe les circonscriptions consulaires de Paris, Nanterre, Bobigny, Vitry, Pontoise, Lille, Strasbourg et Metz. Le gros du corps électoral dans cette zone est à signaler à la circonscription consulaire de Bobigny avec 90.078 électeurs. La zone 2 est constituée des circonscriptions consulaires de Lyon, Nantes, Besançon, Grenoble, Saint-Etienne, Marseille, Nice, Montpellier, Toulouse et Bordeaux.