De violents affrontements ont éclaté, mardi en soirée, entre des dizaines d'étudiants à la résidence Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou et des intrus après le match FC Barcelone- Chelsea pour le compte des demi-finales de la Ligue des champions d'Europe de football, qu'ils suivaient à la télévision. Les étudiants expliquent que des étrangers à la cité ont été admis à l'intérieur de la salle de spectacle de la résidence par les agents de sécurité pour suivre le match. Ce qui n'a pas été du goût des résidents. Quelques minutes seulement après la fin de la rencontre, et après des échanges inamicaux, le ton est vite monté pour se transformer en début d'affrontements qui ont éclaté à l'intérieur même du foyer. Des bandes de voyous munis d'armes blanches et de couteaux ont attaqué les résidents, «sans qu'aucun agent de sécurité ne lève le petit doigt», accusent les étudiants que nous avons rencontrés hier à Hasnoua. Trois étudiants ont été blessés dont un grièvement poignardé. Il a été admis aux urgences du CHU Neddir-Mohamed, où il est toujours sous observation médicale. Ces incidents ont provoqué l'ire des étudiants de l'université de Tizi Ouzou qui sont sortis dans la rue vers 22 heures et procédé au blocage de plusieurs axes routiers de la nouvelle ville pour exprimer leur colère, face à cet énième incident grave. Là aussi, des bandes de voyous de la nouvelle ville sont revenues à la charge et d'autres affrontements ont éclaté de nouveau. Il a fallu l'intervention musclée des services de sécurité et de la police anti-émeutes pour rétablir l'ordre. Hier après-midi, les étudiants étaient toujours sous le choc. Ils ont tenu un rassemblement à l'intérieur de l'université. Ils prévoient de geler toute activité pédagogique à partir de la semaine prochaine, jusqu'à ce que cet épineux problème d'insécurité qui hante les résidences et l'université de Tizi Ouzou soit définitivement réglé, nous a affirmé un membre du Comité local des étudiants. Notons que le problème de l'insécurité et des agressions que subissent les étudiants à Tizi Ouzou ne datent pas d'aujourd'hui. Les étudiants vivent la peur au ventre depuis des années et font face à des multiples formes d'agressions et d'injures. Plusieurs mouvements de protestations, notamment des grèves et des marches ont été initiées par le passé afin de sensibiliser les autorités locales, mais sans succès. L'incident d'hier semble être la goutte qui fait déborder le vase, estiment une étudiante membre du comité des étudiants.