Les escarmouches qui se font jour épisodiquement à Alger entre enfants de deux quartiers d'une même commune, plus connues sous le nom de «guerres des gangs» ont fait partie du lot des dénonciations exprimées par le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Ce dernier, qui animait hier son avant-dernier meeting de campagne électorale à la salle Harcha dans la commune de Sidi M'hamed à Alger, a soutenu que les affrontements à couteaux tirés entres jeunes Algérois condamnés pourtant à évoluer dans des quartiers proches l'un de l'autre sont loin d'être un fait banal que l'on pourrait mettre sur le compte de l'oisiveté, mère de tous les vices. Il y a donc manipulation orchestrée à outrance derrière ces «guerres des gangs» fortement appréhendées par les populations algéroises et dont les derniers affrontements en date ont été ceux qui ont secoué les communes de Beni Messous, Bab El Oued et Baraki notamment. Une manipulation que le SG du RND, qui s'est montré très imprégné de cette réalité si affligeante car se traduisant dans bien des cas par la perte de vies humaines, a tenté de démasquer en désignant d'un doigt accusateur «les réseaux maffieux et les cartels de la drogue». Ce faisant, Ouyahia se dit opposé à l'idée selon laquelle l'Algérie, qui a combattu farouchement le terrorisme intégriste, se retrouve aujourd'hui à la merci «d'une maffia» composée de criminels qui imposent leur diktat. «On n'est pas sorti du terrorisme pour aller vers la terreur des rues», a clamé Ahmed Ouyahia ajoutant que «l'Algérie, qui avait le courage de vaincre le terrorisme, est aujourd'hui capable d'émietter les réseaux maffieux menaçant sa stabilité». En parlant de terrorisme, l'orateur rappellera à l'assistance ces années de braise quand «la mère des Eucalyptus ou le père de la Casbah, l'un comme l'autre avait la peur au ventre à chaque fois que sa progéniture sortait le matin de chez elle pour se rendre à l'école ou pour rejoindre son lieu de travail», a-t-il dit. En clair, l'orateur fera savoir que les militants du RND gardent en mémoire que la capitale du pays se compte parmi les villes algériennes qui ont souffert des affres du terrorisme aveugle et criminel. Il enchaîne en vantant la mise en application de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale initiée par le président Bouteflika en faveur de qui il ne manquera pas de réitérer son soutien indéfectible. Il n'omettra pas aussi de rendre, une fois de plus, un vibrant hommage «aux hommes debout», à savoir les services de sécurité tous corps confondus, ainsi que les patriotes, également impliqués dans la lutte contre le terrorisme. Plaidant pour la continuité dans la dynamique de développement tous azimuts engagée sous le «règne» de Bouteflika, Ahmed Ouyahia a toutefois préconisé le renforcement de l'économie algérienne dans ses différents domaines, public et privé, ainsi que plus d'action à faire valoir dans le cadre de la politique sociale. Sur ce chapitre, il a même proposé l'octroi d'aides financières pour permettre aux Algérois confrontés à la sempiternelle problématique d'accès au logement afin de s'offrir une location décente.