«La fidélité» de millions d'Algériens qui se reconnaissent dans son programme fait penser à l'orateur que le parti a encore un long parcours à mener. Le RND est-il un parti conjoncturel qui n'a plus sa raison d'être aujourd'hui? La question n'est pas posée par les «détracteurs» du parti, mais bien par son secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia, devant une foule nombreuse venue assister, jeudi, à son meeting électoral à la salle omnisports à Bouira. Ouyahia a saisi cette occasion pour défendre «les acquis» réalisés par la formation, réputée née avec «des moustaches». Si, dans la forme, il ne conteste pas cette étiquette qui colle au RND depuis 10 ans, il soutient, néanmoins qu'il a le mérite «d'assumer un rôle important sur l'échiquier politique du pays.» L'ex-chef de gouvernement qui ne cesse de défendre qu'il fait passer le pays bien avant son parti, va plus loin et lance que «si le bien de l'Algérie passe par la dissolution du RND, nous serons les premiers à le faire.» On n'en est pas à ce stade, heureusement, le parti a gagné en maturité et en expérience depuis sa création en 1997. La fidélité «de millions d'Algériens» qui se reconnaissent dans «notre programme» fait penser à l'orateur que le RND a encore un long parcours à mener. Sa trajectoire ne sera ni déviée ni rectifiée. Le parti demeurera fidèle au régime en place et un allié sûr du pouvoir. «Le RND n'est pas un parti d'opposition mais il fera de l'opposition si jamais l'Algérie cessera d'être Novembriste, populaire et démocratique», s'enorgueillit-il. S'exprimant à partir de l'un des fiefs du terrorisme, le leader du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, saluera la lutte que mènent les services de sécurité, l'armée, la police et les patriotes contre le terrorisme sans omettre, à l'occasion, de rendre un grand hommage à cheikh El-Mekhfi. Parlant des patriotes, Ouyahia souligna que leur rôle a été prépondérant dans la lutte contre les criminels. Pour cela, «les patriotes avaient répondu présents quand la nation avait besoin d'eux. Aujourd'hui, leur prise en charge est un devoir de l'Etat», insistera l'ex-chef de gouvernement qui fera remarquer à l'assistance que le terrorisme en Algérie tire à sa fin. Néanmoins, «son éradication définitive dépend de la mobilisation de tous et de la vigilance des Algériens». Au chapitre économique, le secrétaire général du RND a réitéré le soutien de son parti au programme du président Bouteflika, ajoutant que son parti a présenté 140 propositions relatives, notamment à la lutte contre le chômage et la dépendance aux hydrocarbures. Dans le même contexte, M.Ouyahia a plaidé pour un meilleur soutien au secteur de l'agriculture accompagné d'une levée des contraintes bureaucratiques. Il a, en outre, relevé que les différents dispositifs d'emploi des jeunes mis en place par l'Etat «n'ont pas pu réduire totalement le phénomène du chômage» faisant remarquer, dans ce sens, l'existence de près de 150.000 dossiers de jeunes chômeurs en quête de financement bancaire. L'intervenant a estimé que «la bonne santé financière du pays permet sans doute d'achever le programme quinquennal». Il a souligné que sa formation politique disposait d'un programme global visant le fondement d'une économie nationale forte. A partir de Sétif, Ouyahia a critiqué les contraintes relatives à la régularisation du foncier et des crédits bancaires. Rappelant que la lutte contre le chômage occupe une large place dans le programme électoral du RND, selon son premier responsable.