L'intersyndicale de la santé tiendra, le 14 mai, un sit-in collectif devant le siège du ministère de la tutelle, ont fait savoir, hier, lors d'une conférence de presse des délégués syndicaux. Cette intersyndicale, composée du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé (SNPSSP), du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) , du Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) et du Syndical national des professeurs d'enseignement paramédicale (SNPEPAR) a décidé à l'issue de la réunion d'hier à Alger de faire pression pour satisfaire sa plate-forme de revendications. Après le rassemblement qui a connu une forte mobilisation, jeudi dernier du SNPSP, au niveau du ministère de la santé, M. Merabat, le porte-parole de l'intersyndicale explique que le secteur veut rassembler plus de monde quatre jours après les législatives du 10 mai. Les syndicaux ont choisi cette date pour éviter de perturber le scrutin et faire taire les mauvaises langues qui les accusent d'appartenir à des réseaux nationaux ou internationaux appelant au boycott des élections. La suite à donner au mouvement sera connue à l'issue de ce sit-in. Les représentants de l'intersyndicale diront à ce propos qu'ils «ne sont partisans d'aucun parti et que leurs revendications sont d'ordre socioprofessionnels et non politiques comme le prétend le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas». «Au lieu de profiter de la campagne pour son parti, le ministre devrait plutôt trouver des solutions pour atténuer la souffrance des malades», s'accordent à dire les syndicats autonomes de la santé. Les quatre syndicats crient au scandale quant à la gestion «catastrophique» du ministère de la Santé devenu «une entreprise familiale» où le ministre prend des décisions sans consulter ses collaborateurs. Ils donneront des exemples sur les «lignes rouges» transgressées par le ministre depuis deux ans en parlant de la pénurie de médicaments qui n'a pas été réglée depuis son arrivée. Le départ massif de milliers de praticiens vers le privé et ceux qui partent à l'étranger est aussi lié, selon les secrétaires généraux de ces syndicats, à la mauvaise gestion du secteur de la santé. Les entraves aux libertés syndicales et aux droits de grève avec tout ce qui s'ensuit de sanctions à l'encontre des grévistes (retrait sur salaires, licenciements…) sont aussi mises en avant par les structures syndicales. Selon les représentants de ces structures syndicales les exactions de la tutelle à l'encontre des syndicats ne s'arrêtera pas seulement à l'interdiction des grèves mais également à leur refuser l'accès au ministère de la Santé et à empêcher les medias lourds de médiatiser les revendications. A ce sujet, le ministre de la Santé aurait déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il ne reconnaissait plus les syndicats autonomes et qu'ils n'étaient plus ses partenaires sociaux. Le ministre de la Santé aurait également décidé de «cloner» les syndicats autonomes qui seraient à sa solde et de travailler avec eux en ignorant l'intersyndicale. Cette dernière a décidé de transmettre une lettre au président de la République et a également saisi les instances publiques pour dénoncer les «injustices» dont ils ont fait l'objet. Les animateurs de la conférence se sont également interrogés sur les motivations du ministre de la Santé qui refuse l'amendement du statut des médecins et la révision de leur régime indemnitaire. «On demande au ministre de faire de même que le ministre de l'Education qui a accordé des nouveaux statuts aux enseignants», proposent-ils.