Vous venez, par l'entremise de la commission de discipline de la JSMB, d'écarter 5 joueurs de l'équipe seniors, des joueurs que vous accusez d'avoir eu un comportement bizarre lors du match perdu face au MCO. Etait-ce la bonne solution selon vous ? Il se trouve que nous n'avons pas de preuves palpables concernant ces joueurs mais seulement des présomptions. Ce que je peux vous dire, c'est que la FAF et la LFP ont été prévenues par nos soins afin qu'elles diligentent une enquête. Nous avons donc pris la décision de suspendre les joueurs en question à titre conservatoire, ce que le règlement intérieur du club nous permet de faire. En tout cas, il nous était impossible de continuer avec de tels joueurs. Des présomptions, c'est assez léger comme argument... Ecoutez. Nous n'avons pas besoin qu'on nous fasse un dessin pour voir que quelque chose ne tourne pas rond dans une équipe. Il était flagrant que certains joueurs n'étaient animés d'aucune envie de gagner. Ils étaient là sur le terrain comme de simples spectateurs. Si la FAF et la LFP veulent attaquer de front le phénomène de la corruption, il faut qu'elles viennent enquêter à Béjaïa. Une chose nous étonne : le fait que vous soyez toujours président de la JSMB alors qu'il y a deux mois de cela vous annonciez que vous vous retiriez pour céder votre place à votre frère Zahir. Comment expliquez-vous ce revirement de situation ? Il ne s'agit pas d'un revirement de situation. J'ai bien annoncé mon retrait de la présidence de la JSMB et révélé que c'était Zahir, mon frère, qui allait me succéder. Le problème c'est qu'au moment où j'ai fait cette annonce, je m'apprêtais à partir à Marseille où je devais subir une intervention chirurgicale. Je pensais que le processus allait suivre son cours le plus normalement du monde, malheureusement, ce ne fut pas le cas. En effet, il se trouve que des membres du conseil d'administration de la SSPA n'ont pas accepté que le poste de président soit cédé à Zahir. Ce dernier n'ayant pas voulu créer de scandale a préféré rester en retrait plutôt que d'affronter ces gens au risque de nuire aux intérêts sportifs de l'équipe. A partir de là, il me fallait retourner au labeur car la JSMB avait besoin de moi. Cela veut-il dire que vous êtes revenu pour un bon moment ? Absolument pas. J'ai décidé de partir et je partirai. Cela se fera à la fin de la saison. Ensuite, ce sera à mon frère Zahir de prendre la relève. Ce sera ainsi et pas autrement. Qu'est-ce qui vous donne autant d'assurance au sujet de la nomination de votre frère ? Tout simplement le fait que la famille Tiab est actionnaire majoritaire tant à la SSPA qu'à la JSMB et jusqu'à preuve du contraire Zahir est un Tiab. Je me demande comment on peut contester sa venue alors qu'il a été très souvent aux côtés de l'équipe qui a bénéficié de son aide et de son soutien financier. Je rappellerai que lorsque la JSMB avait remporté la Coupe d'Algérie en 2008, c'est lui qui était président de section. Ne pouvez-vous vraiment plus assumer la charge de président de ce club ? Il faut être honnête. Je ne suis plus le Boualem Tiab d'il y a quelques années. Je suis malade et j'ai besoin de soins et de contrôles médicaux en continu. Pour cela, je vais devoir m'absenter très souvent de Béjaïa. Or, le club a besoin d'un président qui soit disponible et sur place. J'en ai eu la preuve ces derniers temps quand j'étais en convalescence à Marseille. La presse a évoqué un mouvement de grève des joueurs parce qu'ils n'étaient pas payés, ce qui n'était pas juste. Ces joueurs m'ont dit lorsque je les ai rencontrés après mon retour en Algérie qu'ils avaient protesté parce qu'ils se sentaient abandonnés. Ils ne trouvaient personne à qui s'adresser. Ils m'ont avoué qu'ils étaient maintenant rassurés de me voir auprès d'eux. Apparemment, vous en voulez aux gens qui dirigent l'équipe avec vous ? Ecoutez, s'il n'y avait pas les Tiab, il y a longtemps que la JSMB aurait disparu de la scène sportive. Sachez que pour le déplacement de l'équipe en Côte d'Ivoire en Coupe d'Afrique, ils avaient été incapables de trouver l'argent nécessaire pour payer les billets d'avion. C'est sur intervention de moi-même et de mon frère aîné que ces billets ont pu être achetés. Et pour payer certaines traites, il a fallu que l'entreprise familiale intervienne pour avancer l'argent nécessaire. La JSMB reste-t-elle aussi solvable qu'autrefois ? Demandez-le à nos joueurs actuels et à tous les joueurs qui ont joué dans ce club par le passé. Vous verrez qu'il n'y en a pas un seul qui vous dira qu'il a été spolié de ses droits. Nous avons été et nous sommes toujours corrects avec nos employés. Vous semblez tenir rigueur au conseil d'administration de la SSPA... Pas à tous les membres. Il y en a qui savent faire la part des choses alors que d'autres minoritaires ont été ceux qui ont perturbé l'équipe. Je vous fais d'ailleurs une révélation : dès la fin de la saison, le capital de la SSPA va être ouvert. De nouveaux investisseurs sont attendus. Vous dites cela comme si vous en étiez sûr... Si je ne l'étais pas je ne vous en aurais pas parlé. Qu'en sera-t-il pour la saison prochaine ? Il faudra en parler avec mon frère Zahir puisque c'est lui qui sera le président à ce moment-là. Il n'en reste pas moins qu'à la JSMB nous avons la conviction que la masse salariale doit baisser. Je dis cela avec certitude parce que nous comptons énormément investir dans nos jeunes. Comme vous le savez, notre équipe des U21 a remporté la Coupe d'Algérie de sa catégorie. Il y a dans cette équipe pas mal de joueurs qu'on compte intégrer dans l'effectif des seniors. Il y a un minimum de 6 joueurs à être concerné par cette promotion. De toutes les manières, à la JSMB on ne craint pas l'avenir parce qu'il se trouve que, vu leur âge, tous les joueurs de cette équipe des U21 pourront encore jouer dans cette catégorie la saison prochaine.