Il sera difficile pour les partis politiques en course pour les prochaines législatives de remporter une majorité de sièges et de voix, vu la diversité et le nombre des listes partisanes et d'indépendants. C'est l'avis du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui a indiqué hier à Alger que «la majorité des sièges à pourvoir dans la prochaine Assemblée populaire nationale (APN) est difficile à obtenir pour les partis politiques ou candidats indépendants participant aux élections législatives». Dans un entretien accordé au quotidien l'Expression, le ministre a déclaré que le nombre de listes des partis et des indépendants en lice laisse présager un éparpillement de voix, et une majorité absolue de 232 voix semble difficile à obtenir». Il ajoute que «cet éparpillement des voix peut faire aussi que de nombreuses listes qui ont moins de 5% des suffrages exprimés, ne seront pas admises à la répartition des sièges, tel que le stipule la loi». La diversité et le nombre élevé des listes des partis et des indépendants, pour les élections du 10 mai prochain pourraient, toutefois, être une bonne chose pour le nouveau Parlement, selon Ould Kablia. «Une grande diversité à l'Assemblée peut être une richesse qui conforte une expression démocratique plurielle», a-t-il souligné. Interrogé sur le risque d'abstention au prochain rendez-vous électoral, le ministre répond qu' «un fort taux d'abstention, c'est aussi une manière pour les citoyens de s'exprimer sur le discours politique tenu par les partis, et leur niveau d'adhésion aux projets des uns et des autres». Il conforte son idée en ajoutant qu'«une participation importante donnera effectivement, de par sa représentativité, plus de légitimité à l'Assemblée afin d'examiner la loi fondamentale et les amendements qui y seront apportés. Tous ceux qui sont conscients de cet enjeu par rapport à l'avenir de l'Algérie iront voter». Et de rappeler que «traditionnellement, et pas seulement en Algérie, les élections législatives sont celles qui mobilisent le moins». S'agissant de la campagne électorale qui s'est déroulée du 15 avril au 6 mai, et dont la prestation a été décriée par plus d'un et qualifiée de «morose» par d'autres, M. Ould Kablia, lui, a estimé qu'elle a été «globalement positive», ajoutant que «globalement, l'ensemble des partis et des candidats ont été respectueux des règles établies par les lois et leurs textes d'application. II y a eu beaucoup d'engagement, d'efforts de la part de ceux qui se sont impliqués. Enfin, pour ce qui est de l'impact des discours électoraux sur les citoyens, le ministre soutient que «c'est un autre débat» et qu'«il revient aux électeurs d'en juger».