Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales s'oppose à un retour au mode de scrutin de liste ouverte. Dahou Ould Kablia a affiché clairement, hier devant le Conseil de la Nation, sa position sur ce sujet. Les critiques et reproches émis par certains sénateurs du Conseil de la Nation sur le mode de scrutin (liste bloquée) proposé dans le cadre du projet de loi électorale, n'ont pas impressionné le ministre de l'intérieur. Daho Ould Kablia a catégoriquement exclu le retour au scrutin majoritaire à deux tours qui avait permis au FIS dissous d'ensanglanter le pays. Dans ses réponses aux sénateurs, le ministre a clairement fait savoir qu'il n'est pas question pour l'Algérie de jouer une nouvelle fois avec le feu comme elle l'a fait lors des élections législatives de 1992 qui ont plongé l'Algérie dans le chaos.Le ministre de l'intérieur et des collectivités locales a tranché sèchement la question du mode de scrutin pour les élections législatives de 2012.Daho Ould Kablia a ainsi invité les membres du Conseil de la Nation, notamment ceux du tiers présidentiel à se rappeler les "dérapages de 1992 qui ont été à l'encontre des intérêts du pays et de la volonté des électeurs ". A certains sénateurs à la mémoire oublieuse, le ministre a rappelé qu'avec seulement 3,5 millions de voix, "le parti dissous a remporté plus de 150 sièges alors que le parti du Front de libération nationale (FLN) n'en a remporté que 20 avec la moitié du nombre des voix ". Un scénario que le ministre ne veut point rééditer en 2012 même si le FIS dissous ne sera plus là. Mais le risque est réel de voir cette mouvance éparpillée sur plusieurs partis faire main basse sur le futur parlement et réussir un hold-up légal.Ould Kablia a avancé aux sénateurs un argument, technique. Il s'agit selon lui de la lenteur de l'opération de dépouillement des urnes. "Avec l'adoption des listes ouvertes, l'opération de dépouillement prend plus de temps et le rôle des partis dans le choix de leurs candidats est réduit ", a t il estimé.Le ministre a même précisé qu'« avec 3,5 millions de voix, le parti dissous [le FIS, ndlr] a remporté plus de 150 sièges alors que le parti du Front de libération nationale (FLN) n'en a remporté que 20 avec la moitié du nombre des voix ».