La rentrée universitaire 2010/2011 s'annonce des plus difficiles à cause des problèmes qui la caractérisent. Constantine, avec ses trois grandes institutions universitaires, à savoir le campus Mentouri, l'ENS et l'université islamique, ne dispose actuellement que de 16 000 unités d'hébergement réparties sur 16 résidences alors que le nombre des résidents dépasse de loin cette offre , ce qui a engendré des grèves cycliques au niveau de toutes les résidences U. Le manque en la matière est estimé à 200% par le responsable des œuvres sociales universitaires de la région centre, M. Amara. En effet, les étudiants ont carrément fermé la porte de la cité Ali Mendjelli 2 hier pour protester justement contre le problème de surcharge. Elles sont huit étudiantes par chambre. Un état de fait qui suscite la colère au sein de la communauté estudiantine. Toujours concernant le problème d'hébergement qui se pose avec acuité cette année, il y a eu 6283 demandes d'hébergement dont 4362 concernent l'élément féminin. Cette demande, à elle seule, constitue 65% du taux de demandes formulées par l'ensemble des étudiants non résidant dans la wilaya. En parallèle, il n'y a eu la libération que de quelque 5000 lits à l'issue de l'année écoulée selon toujours le responsable des œuvres sociales universitaires. Il faut dire que l'année en cours est qualifiée d'«exceptionnelle» en raison de la fermeture de deux cités «U», l'une à Aïn Smara, l'autre à Benbadis sans oublier la non réception des nouvelles infrastructures au nombre de dix-neuf, encore en construction. Les restaurants fermés pour réfection Un autre problème qui s'ajoute à la longue liste des doléances des étudiants, celui du retard dans l'ouverture des restaurants universitaires. Constantine dénombre 16 restaurants insérés dans les lieux d'hébergement et sept externes dont trois centraux. Il est à signaler l'état de délabrement de ces structures à l'origine de plusieurs intoxications alimentaires. A cet effet, M. Amara a souligné que des travaux de réfection ont été initiés et ciblant les plus vieux restaurants universitaires dont ceux des cités Nahas Nabil, Zouaghi 1 et 2, la ferme et la cité Aicha. A noter que ces travaux ont été entamés le mois de septembre dernier. Même qu'une enveloppe de 3 millions de dinars a été débloquée à cet effet. Pour ce qui est du problème de transport soulevé par l'ensemble des étudiants, il est à savoir que le parc actuel est de 400 bus. Constantine devrait se vanter d'assurer convenablement les déplacements de ses milliers d'étudiants, malheureusement la faille réside dans la réparation des lignes. Grève à l'Institut des sciences économiques et à l'Inataa Depuis hier, l'institut des sciences économiques à l'université Mentouri et l'institut Inataa sont en grève illimitée. Les étudiants se sont regroupés hier au niveau des deux instituts pour faire entendre leur voix. La protestation pour les premiers concerne l'accès au poste de mastère que les étudiants qualifient de flou. «les critères changent à chaque fois au niveau de l'administration», témoignent les représentants des étudiants. Pour ce qui est des étudiants de l'Inataa, leurs problèmes perdurent. En effet, ils ne cessent de dénoncer l'insécurité qui règne et le manque de transport, surtout que leur institut se trouve dans une région assez isolée sur la RN5 à la sortie de la cité Boussouf. Grogne à l'ENS De leur côté, les étudiants de l'annexe de l'Ecole normale supérieure (ENS) ont entamé un mouvement de grève depuis le début de semaine pour protester contre l'insécurité qui règne aux alentours de l'école implantée sur le plateau d'El Mansourah. Etant donné le nombre important des étudiants, l'école dispose, outre l'enceinte principale, d'une annexe située à quelques encablures mais sur un site quelque peu isolé. Les étudiants dans certaines filières sont obligés d'effectuer le trajet entre les salles de cours et le bâtiment central, en empruntant une voie pas très sécurisée. A plusieurs reprises, certains d'entre eux, particulièrement les étudiantes, se sont retrouvés victimes d'agressions physiques ou verbales. Il est à préciser que durant l'année universitaire précédente, ils avaient observé une grève de trois jours après que l'un des leurs se soit fait délester, violemment, de son téléphone portable. L'administration est ainsi interpellée pour solutionner les questions du transport et de la restauration, entre autres. Colère chez les étudiants en pharmacie Depuis plus de dix jours, les étudiants de la filière pharmacie et chirurgie dentaire de l'université de Constantine ne décolèrent pas. Ils exercent une pression sur la double tutelle de l'enseignement supérieur et de la santé, pour faire augmenter le nombre des postes de résidants qui leur a été accordé. «Pourquoi les autres facultés de médecine ont obtenu de 14 à 28 postes de résidanat et Constantine uniquement 7 ?», ne cessent de s'interroger les étudiants. La faculté de médecine est mise à l'index et les étudiants lui reprochent «une certaine duplicité, pour n'avoir révélé le nombre de postes de résidanat qu'après le déroulement du concours auquel ont participé 121 candidats», annonce le délégué des étudiants qui ajoute que plusieurs spécialités ont été ignorées à l'exemple de la biochimie, la microbiologie, la parasitologie, la pharmacologie, la toxicologie, la pharmacie galénique, la chimie analytique et l'hémobiologie. Dans leur AG, le responsable de l'organisation estudiantine au niveau du département pharmacie et chirurgie dentaire interpelle vivement les ministères de tutelle, à savoir l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique et le ministère de la Santé, leur demandant d'apporter des solutions appropriées à cette situation anormale. Les organisations estudiantines se mobilisent et menacent Et pour la première fois, les quatre organisations estudiantines activant au niveau de l'université se sont réunies et envisagent de mener ensemble une action de protestation. Il s'agit notamment de l'Ugel, l'Unea, l'union générale des étudiants algériens et la ligue nationale des étudiants algériens. Ces quatre organisations ont transmis hier un communiqué commun où ils évoquent les différents problèmes que rencontrent les étudiants à Constantine et qui sont liés aux retards dans l'ouverture des restaurants universitaires, la surcharge dans les chambres ou encore dans le transport. Ces problèmes ont d'ailleurs été soulevés à maintes reprises sans qu'une solution définitive ne soit trouvée. Pour cela, les organisations menacent en précisant que le recours à la grève générale dans les prochains jours n'est pas à écarter.