Le peuple a, lors des élections législatives du 10 mai, plébiscité le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, «source des futures réformes et du changement», a indiqué le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. S'exprimant dans un entretien au quotidien Liberté publié hier, M. Ould Kablia a notamment dit que d'abord en votant pour le Front de libération nationale (FLN), les électeurs ont plébiscité le président de la République, incarnation de «la légitimité historique, garant de la sécurité actuelle et source des futures réformes et du changement». Dans le même contexte, M. Ould Kablia a estimé qu'après le dernier discours du président Bouteflika, «les électeurs ont compris qu'il y avait un seul choix politique essentiel à faire, soit un projet politique clair, construit sur la paix, la démocratie et la stabilité, au lieu d'un projet moins lisible parce que porteur de ruptures préjudiciables à la stabilité et à la continuité». Il a toutefois souligné que «cela n'explique pas pour autant la victoire écrasante» du FLN. «J'avoue que, comme la plupart des observateurs, je ne m'attendais pas à de tels écarts» entre les partis en lice, a-t-il dit à ce propos. Interrogé sur les rapports de force dans la future APN, M. Ould Kablia a rappelé avoir déjà dit que celle-ci serait composée d'«un nombre important de partis avec des scores en rapport avec le poids de chaque parti». «Je ne me suis pas trompé sur le nombre puisque 26 partis et listes indépendantes y sont représentés», a-t-il dit. Evoquant le taux d'abstention de 58%, il a indiqué qu'«il faut en relativiser la signification». Il a expliqué, à cet égard, que «dans ce taux, il y a l'abstention volontaire qui est le boycott, et l'abstention pour raisons de force majeure qui, elle, est involontaire et peut être liée à des circonstances données : absence d'inscription, personnes en déplacement et d'autres incapables de se déplacer, d'autres pour des raisons sociales (cas de la femme en milieu rural), etc.». «Nous allons analyser tous ces cas et en tirer les conclusions pour une démarche plus ciblée à l'avenir», a-t-il fait savoir. A propos des réactions de la communauté internationale, M. Ould Kablia a indiqué que les dirigeants étrangers ont pris acte de la réalité algérienne «malgré les trompettes traditionnellement malveillantes de leurs médias». Il a déploré, notamment, le fait que certains dirigeants «n'ont même pas eu l'élégance de souligner le succès de la femme algérienne au Parlement avec un taux de plus de 30% qui est bien supérieur au taux moyen des pays de l'Union européenne».