Le FLN, Front de libération nationale, est le grand vainqueur des dernières législatives du 10 mai, et il est pourtant divisé. La crise persiste au sein du parti au pouvoir en Algérie. Certains membres du parti, les « redresseurs », veulent le départ du secrétaire général Les contestataires du Comité central du FLN viennent de remporter une importante bataille. Deux cent dix membres du Comité central (CC), réunis ce samedi 19 mai à la kasma d'El Madania à Alger, ont décidé de retirer leur confiance au secrétaire général du parti, a déclaré, Boudjemâa Haïchour à TSA.En effet, 210 sur 345 membres du Comité central ont signé les formulaires de retrait de confiance à Belkhadem et de constat de la vacance du poste de secrétaire général du parti. Une pétition réquisitoire et une déclaration de politique générale ont été lues et adoptées par les participants », a t il précisé. Les contestataires du Comité central, rejoints par les redresseurs, n'ont pas pu obtenir les 2/3 du Comité central pour convoquer une réunion extraordinaire de cette instance souveraine entre deux congrès afin de destituer Belkhadem. « Nous n'avons pas les 2/3 pour tenir une session extraordinaire du Comité central, comme l'exigent les statuts du parti, mais nous avons les 50% +1 pour prononcer sa destitution lors d'une session ordinaire », explique M. Haïchour.Les contestataires du Comité central pourraient donc profiter de la réunion ordinaire du CC les 14 et 15 juin prochain pour passer à l'acte et procéder à la destitution de Belkhadem. Les contestataires pourront aussi être rejoints par d'autres membres du Comité central pour obtenir les 2/3 nécessaires à la tenue d'une session extraordinaire de cette instance et mettre fin au mandat de Belkhadem. Mais l'actuel secrétaire général n'est pas encore battu. « Belkhadem peut différer la réunion ordinaire du Comité central pour gagner du temps jusqu'aux élections locales prévues en octobre », craint Haïchour qui défie Belkhadem de maintenir cette réunion ordinaire du Comité central. « Je ne sais s'il [Belkhadem, NDR] aura le courage politique de tenir cette session », dit il. Le chef de file des contestataires du FLN affirme que deux tendances s'affrontent au FLN et que le départ de Belkhadem est une question de temps. « Il y a les radicaux qui estiment que Belkhadem doit partir immédiatement parce qu'il a failli. Il y a les autres qui s'inscrivent dans des agendas exogènes au parti et qui sont liés à la présidentielle de 2014. Ceux là savent quand Belkhadem va partir. Ceux qui ont planifié la victoire du FLN aux législatives aussi », affirme M. Haïchour. De nombreux anciens ministres et dirigeants du FLN, de toutes les générations, ont participé à la réunion des contestataires du Comité central ce samedi à la Kasma d'El Madania, selon M. Haïchour.