Rencontré aux services des urgences de l'hôpital, S. Farid, blessé au visage et aux bras, se dit encore sous le choc et ne comprend toujours pas ce qui vient de se produire. Il n'arrive pas à retenir ses larmes : «Je m'apprêtais à regagner le restaurant quand une forte explosion m'a littéralement soufflé. C'est toute la cité qui a vibré, comme si c'était un tremblement de terre. Je suis tombé par terre et je ne me suis réveillé qu'à l'hôpital. Ce n'est que maintenant que je mesure l'ampleur de la catastrophe.» «Je n'étais pas à la cité. Je suis venu m'enquérir de l'état de santé de mes amis et collègues, dira B. Laid, résidant à la cité. Accident, négligence ou autre chose, je ne peux rien vous dire. Toujours est-il que les victimes sont là et tout un chacun doit assumer ses responsabilités, car la sécurité des étudiants incombe en premier lieu aux responsables de la cité et ceux de l'Onou.» C. Mabrouk, un autre résidant, était lui dans sa chambre au moment des faits. «En entendant l'explosion, je me suis précipité dehors pour constater la catastrophe. Avec tous ceux qui n'étaient pas à l'intérieur du restaurant, on a essayé de secourir les blessés qui ont pu sortir du restaurant avant que les premiers secours n'arrivent. Certains ont été ensevelis par les décombres. Il faut dire que le souffle de l'explosion a été tellement puissant qu'il a laissé un immense cratère à l'intérieur de la salle de restaurant. On nous a dit que l'explosion s'était produite dans les cuisines et qu'une fuite de gaz en serait à l'origine. Ce qui veut dire qu'il existe une négligence quelque part, car une fuite de gaz se détecte à temps.»