En dépit de la distance prise par les neuf députés par rapport aux positions de Touati, la énième «tentative de déstabilisation», à laquelle il fait face, n'emportera pas le FNA, estime son président, décidé d'ailleurs à défendre ses positions «au sein de l'assemblée parallèle» installée par 16 partis insatisfaits des résultats du scrutin du 10 mai. Pour y remédier, il convoque le congrès du parti le 21 juin. Néanmoins, Moussa Touati reconnaît publiquement, et pour la première fois, qu'une crise secoue le parti. Il accuse même «des transfuges du FLN et du RND» d'être derrière la tentative de déstabilisation qui vise le FNA. «Le FNA fait face une nouvelle fois à la dissidence de ses députés», reconnaît Moussa Touati, qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à Alger. «C'est une campagne de déstabilisation menée par d'anciens cadres du parti qui ont été soit démis soit exclus des rangs du parti, soit démissionné de leur propre chef», a affirmé Moussa Touati non sans préciser que ces derniers «sont aidés par des transfuges du FLN et du RND». Ces gens veulent convoquer un congrès extraordinaire, ajoute encore Touati, qui révélera que le congrès ordinaire du parti, au cours duquel seront traitées toutes les questions relatives à l'organique et aux derniers développements vécus par le FNA, se tiendra le 21 juin. «Ces manoeuvres cachent mal bien des motivations inavouées», commente encore le chef de file du FNA qui ajoute que «ces tentatives de perturbation n'ébranle en rien la sérénité qui règne au sein du FNA». Il en veut pour preuve le déroulement «normal» de la préparation du prochain congrès prévu initialement pour septembre dernier. «Mais en raison justement des élections législatives nous l'avons reporté», explique Touati. Il répondra à ses détracteurs en ces termes : «Personne n'est en mesure de faire changer de ligne oppositionnelle du parti.» Allusion aux députés dissidents qui lui reprochent ses positions et ses déclarations mais surtout le fait d'avoir rejeté les résultats du scrutin en compagnie de 15 autres partis. «Nous défendrons nos positions dans le cadre du congrès populaire institué par le front du refus des dernières législatives», a-t-il lancé, accusant les députés frondeurs d'accointances avec les gens du système. «Leur souci principal est de ne pas honorer un engagement écrit de financer leur propre campagne électorale et de se soumettre et de défendre les positions du parti à tous les niveaux», a-t-il estimé. Avant d'ajouter : «Nous sommes un parti d'opposition, et ces gens le savent assez bien puisque nombre d'entre eux traînent plus de deux ans de présence dans les rangs du parti», affirme Touati tout en révélant que lui-même a été approché «pour renoncer à l'opposition et rentrer dans les rangs». Par contre, il ne soufflera mot sur les supposées personnes qui l'ont approché. Il y a lieu enfin de rappeler qu'en 2002 comme en 2007, plusieurs députés du parti lui ont fait faux bond dès qu'ils sont été élus. La même «histoire» se répète au FNA.