La commission européenne exigera des banques espagnoles un nouvel effort extraordinaire de provisions, le troisième cette année, en échange d'une aide directe décernée au secteur financier qui souffre de son exposition à l'immobilier, selon le quotidien Cinco Dias. L'Espagne a lancé mardi un appel à l'aide à l'Europe, lui demandant de la "soutenir" via un mécanisme pour recapitaliser ses banques. Le nouvel effort exigé par Bruxelles porterait notamment sur les prêts immobiliers aux particuliers considérés comme les plus sûrs, qui devraient être couverts à 3% en moyenne, selon le journal qui cite "diverses sources financières". Le nouveau tour de vis viserait également les crédits aux entreprises, avec un niveau de provisions d'environ 12% et enfin le crédit à la consommation, qui devrait être couvert à 20%. Il irait ainsi bien au-delà des crédits immobiliers dits problématiques, car à la valeur incertaine (stock d'immeubles, terrains saisis...). Fragilisées par leur exposition à la bulle immobilière, qui a éclaté en 2008, les banques espagnoles accumulaient dans leurs bilans pour 184 milliards d'euros de ces actifs problématiques fin 2011, soit 60% de leur portefeuille. Les nouvelles exigences de provisions seraient calquées sur l'effort entrepris par Bankia, la troisième banque du pays par les actifs, récemment nationalisée. Le décret forçant ce nouvel effort d'assainissement devrait être "prêt à la fin juin ou début juillet", selon le journal, et basera ses exigences sur les travaux des cabinets de consultants Roland Berger et Oliver Wyman. Ces derniers ont été mandatés par la Banque d'Espagne pour réaliser "une évaluation générale" des bilans des banques dont les résultats sont attendus "dans la seconde quinzaine de juin". Les banques espagnoles ont déjà été forcées par le gouvernement à mettre de côté 84 milliards d'euros supplémentaires en provisions cette année. Le sauvetage de Bankia, qui a besoin de 23,5 milliards d'euros, a précipité l'Espagne dans la tourmente, les investisseurs craignant que le pays, forcé à recapitaliser ses banques, ne soit finalement contraint à demander un plan de sauvetage européen pour toute son économie.