Le président du service de chirurgie générale de l'Hôpital central de l'armée Mohamed-Seghir-Nekkache, Dr Arezki Touati, a indiqué que le cancer colorectal venait en 2e position des cancers en Algérie. Intervenant à l'ouverture des 2e journées chirurgicales organisées par l'Hôpital central de l'armée, M. Touati a souligné, en se référant au registre du cancer de la wilaya d'Alger de 2009, que le cancer colorectal arrivait en 2e position chez les femmes après le cancer du sein et chez les hommes après le cancer du rein. Le cancer colorectal est entouré de tabous dans la société algérienne, les patients ont tendance a négliger cette pathologie dont le dépistage se fait à travers la recherche de sang dans les selles et des examens de la proctite, a indiqué Dr Touati. Une équipe médicale pluridisciplinaire relevant de l'hôpital militaire de Aïn Nâadja prend en charge ce type de cancer en utilisant des technologies de pointe permettant le diagnostique et le traitement de la maladie, a-t-il fait savoir. Evoquant les types de traitement disponibles au sein de l'hôpital militaire de Aïn Nâadja, telles la chimiothérapie et la radiothérapie, M. Touati a indiqué que 70 % des cas de cancer colorectaux présentent des occlusions intestinales. Quel que soit la qualité de traitement adopté, le taux de mortalité demeure élevé, a déploré M. Touati. Pour sa part, le chef de service de la clinique d'oncologie Amine Zighout de Beau fraisier, Pr. Oukal a précisé que le cancer colorectal figurait parmi les maladies dangereuses et à grande incidence car il évolue rapidement et provoque des complications, relevant les principaux types de traitement dont la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Le Pr Oukal a mis en cause les habitudes alimentaires de la population qui a tendance à privilégier les aliments gras et les viandes rouges. Il a dans ce sens préconisé la consommation d'aliments riches en fibres comme les fruits et légumes qui contribuent, a-t-il dit, à la prévention contre ce genre de cancer. S'agissant du dépistage précoce de la maladie, le spécialiste a indiqué que les pays développés procèdent au dépistage précoce à grande échelle, alors qu'en Algérie le dépistage est limité à des examens pour rechercher le sang dans les selles et à l'endoscopie. Le lieutenant-colonel Mourad Sengouga, maître assistant au service de chirurgie générale à l'hôpital central de l'armée, a exposé les différents traitements disponibles au niveau de l'hôpital, soulignant qu'il existe une coopération entre la santé militaire et civile en matière de traitement et de prise en charge à temps des tumeurs cancéreuses. Le Pr Mohamed Sedouki, chef de service d'oncologie à l'hôpital central de l'armée, a mis l'accent sur l'importance de ces journées scientifiques qui permettent de s'enquérir des progrès récents réalisés en Algérie et dans le monde en collaboration avec des spécialistes étrangers. Le cancer colorectal a été choisi comme thème central de ces journées eu égard à sa gravité et sa prolifération dans la société.