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Les milliards d'un marché juteux aux frontières algériennes Aux Etats-Unis, en France et en Angleterre, des assureurs investissent le créneau des kidnappings
Les prises d'otages au Sahel ne laissent pas indifférent. L'intérêt n'est pas forcément toujours motivé par le souci de lutter contre cette forme de terrorisme mais, parfois, d'en tirer profit, financièrement parlant. Pas seulement, puisque la chose politique s'invite dans la région malgré la volonté des «hôtes» et, peut-être, au détriment des intérêts de ceux-ci. L'acte terroriste, représenté par l'enlèvement de personnes dans le but de demander le paiement de rançons en contrepartie de leur libération, semble inspirer des sociétés d'assurances dans certains pays occidentaux. En effet, aux Etats-Unis, en France et en Angleterre, des assureurs proposent des assurances contre le kidnapping. C'est ce qui est intitulé «concentration sur le marché de l'anti-kidnapping» et qualifié de «marché mondial de la libération d'otages», par le site «Intelligence», spécialisé dans «le monde du renseignement». C'est ce site qui donne l'information selon laquelle le marché «est désormais entre les mains de trois sociétés, toutes adossées à des assureurs». Les trois sociétés se trouvent, selon le site, aux Etats-Unis, en France et en Angleterre. Davantage d'argent va, donc, être mis en jeu dans l'acte d'enlèvement de ressortissants étrangers au Sahel et ne profitera, désormais, pas aux seuls Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et au Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest). Organisations qui, déjà, encaissent des millions d'euros avec le paiement de rançons en contrepartie de la libération d'otages occidentaux, faut-il le rappeler. Certains observateurs s'interrogent, par ailleurs, sur le mode de fonctionnement de ces assurances contre le kidnapping. Faut-il s'attendre à ce que ces sociétés d'assurances dépêchent des éléments au Sahel en cas de rapts de clients assurés ? Cette question n'est pas la seule du genre à être mise en avant par les observateurs qui se posent une autre question, celle de savoir si ces sociétés se chargeraient de payer les rançons exigées par les terroristes ? Pour rappel, Serge Daniel, auteur du livre Aqmi, l'industrie de l'enlèvement, estime que depuis 2003, différentes phalanges de l'organisation terroriste d'Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel «émir» national d'Aqmi, «ont empoché au moins 50 millions d'euros», provenant de paiement de rançons en contrepartie de la libération d'otages. L'Algérie milite au niveau international contre le paiement de rançons aux ravisseurs. «Plus il y a paiement de rançons, plus le terrorisme est financé et plus il enlèvera d'autres personnes», est-il expliqué. Expiration de l'ultimatum pour les otages algériens du Mujao Les rapts de ressortissants occidentaux perpétrés, la première fois, en 2003, par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, devenu Aqmi) dans le sud algérien, eurent lieu, depuis, dans d'autres pays limitrophes au pays (Mali, Niger, Mauritanie…). Sept diplomates algériens, enlevés le 5 avril de l'année en cours, à Gao, une ville du nord du Mali, par le Mujao, se trouvent toujours entre les mains de leurs ravisseurs qui ont exigé le paiement d'une rançon de 15 millions d'euros et la libération de djihadistes détenus en Algérie, en contrepartie de la libération des otages. La nuit du 8 au 9 mai 2012, le Mujao avait annoncé avoir fixé un délai de «trente jours» aux autorités algériennes pour la satisfaction de ses revendications, faute de quoi, l'organisation terroriste menace de mettre la vie des sept diplomates en danger. L'ultimatum arrive à expiration et le Mujao refuse de libérer les sept victimes, malgré les dénonciations exprimées contre ce rapt par la majorité des notables et des populations touareg qui exigent la libération immédiate des sept Algériens et de l'ensemble des otages se trouant entre les mains des terroristes d'Aqmi et du Mujao.