Le pays a connu jeudi une vague de chaleur qui annonce avant l'heure un été des plus chauds. Cette canicule annoncée mardi par les services météo via un bulletin spécial a précipité les Algériens vers les plages, et entraîné des pics de consommation d'énergie électrique qui auraient pu se traduire par des délestages intempestifs dans beaucoup de régions du pays. La compagnie Sonelgaz avait pris ses dispositions depuis plusieurs semaines en renforçant ses capacités de production pour faire face à une demande de plus en plus grandissante chaque été. Ces précautions ont également permis d'éviter les événements qu'a connus la semaine dernière la ville d'El-Menea, dans la wilaya de Ghardaïa, quand des citoyens excédés par des délestages à répétition ont fermé la route principale. A Alger, le thermomètre a flirté avec les 44°, poussant de nombreux Algérois à se ruer vers les plages ou à se rafraîchir en usant du système D. Des commerces situés dans les grands boulevards ont sorti des jerrycans pleins d'eau pour permettre aux passants d'éviter la déshydratation au moment que les terrasses de cafés et autres crémeries affichaient complet. Les plages ont été envahies par une foule de baigneurs venus rechercher de la fraîcheur mais pris au dépourvu l'après-midi quand le soleil a laissé place à des ondées qui ont rafraîchi la température. «J'avais emmené mes enfants pour une baignade du côté de Douaouda Plage et quand la pluie a commencé à tomber, c'était le sauve-qui-peut», dira un père de famille. Un autre dira qu'il a fait fonctionner ses climatiseurs pour éviter la suffocation. «D'habitude, je ne les faisais fonctionner qu'au mois de juillet, mais cette fois, j'y étais obligé. Il était pratiquement impossible de respirer dans mon appartement», dira-t-il. Cette vague de chaleur a été surtout très mal vécue par les personnes âgées et celles qui souffrent d'insuffisance respiratoire. A Aïn Benian, et même à Baïnem et au service des urgences médicales de l'établissement Issad- Hassani de Beni Messous, des dizaines de patients souffrant surtout d'asthme et d'hyper tension ont été admis. Un infirmier de cet établissement hospitalier dira : «Nous avons bien réagi et cela est de bon augure pour la saison estivale et surtout pour le mois de ramadhan qui intervient cette année en plein mois de juillet». Les mêmes réflexes de survie ont été adoptés par les familles oranaises. On s'est rué sur les plages, on a fait fonctionner les climatiseurs et surtout on a envahi les terrasses des crémeries. Même les ronds-points de la ville sont devenus, depuis des années, des lieux de détente pour de nombreuses familles du centre-ville». «Je suis resté avec toute ma famille jusqu'à minuit au rond-point de l'hôtel Sheraton. Nous avons retrouvé les familles qui avaient l'habitude de s'y installer», dira un Oranais qui ne manquera pas de rappeler que durant la journée, il avait emmené tout son monde à la plage. A Annaba et même à Tizi Ouzou, Tlemcen ou les autres régions nord du pays, la même canicule a été vécue, ce qui a poussé de nombreux citoyens à renouer avec les vêtements et les habitudes de l'été. Hier, avec le reflux de la température, les Algériens restaient sur le qui-vive. Les nuages qui couvraient le ciel des parties nord étaient perçus comme de vagues traînées d'humidité qui n'annonçaient pas la pluie. «Et puis nous ne sommes pas dans un climat tropical. Même s'il doit pleuvoir, la température ne descendra pas, car l'été s'est installé avant l'heure cette année», dira un Algérois. Et cette vague de chaleur a donné des idées aux habitués de facebook qui ont trouvé l'occasion d'échanger des expériences et surtout de prodiguer des conseils sur les bons réflexes à adopter pour faire face aux effets de la chaleur.