Les gardes-côtes espagnols ont intercepté, jeudi soir en haute mer, trois embarcations de fortune à bord desquelles 51 candidats à l'émigration en Espagne, dont une femme, tentaient de rejoindre clandestinement les côtes d'Almeria. Les autorités policières de cette région, devenue depuis 2006 la destination privilégiée du trafic des personnes à partir de la côte oranaise, sont formelles sur l'identité algérienne de ces harraga, laquelle demande toutefois à être confirmée après leur audition par les services du consulat d'Alicante. Les gardes-côtes espagnols avaient été avisés par numéro d´urgence (le 112) de la présence de ce convoi de pateras (vocable par lequel les Espagnols désignent le moyen de traversée utilisé par les immigrés), vraisemblablement par des navires marchands de passage dans la zone. Deux de ces embarcations de fortune se trouvaient alors à 3 miles nautiques (6 km environ) de la localité de Cabo de Gata. La troisième, qui suivait à 10 miles nautiques (19 km), mettait le cap sur l'une des criques voisines du village de Mesas Roldan. Les services médicaux de la Croix-Rouge, qui ont assisté au plan humanitaire les 51 personnes dès leur arrivée dans le port d'Almeria, avaient constaté que tous ces infortunés harraga étaient en «bonne santé». Ils ont été remis dès leur arrivée au port d´ Almeria au corps de la police nationale chargée de la répression de l´immigration illégale (la estrangeria) qui doit les présenter au juge de permanence de la ville en vue d'un mandat de rapatriement vers le pays d'origine. L´expulsion est systématique dans le cas des arrestations des étrangers en haute mer, sauf pour, peut-être, pour la femme qui pourrait être considérée comme personne en détresse, au même titre que les mineurs. Voilà une semaine, une autre embarcation de petite taille avait été repérée au large de Cartagena (plus à l´est d´Almeria) grâce à l´efficacité du Service de Vigilance électronique (Sive), mis en place le long de la zone côtière, et sa dizaine d´occupants soumis aussitôt à la même procédure d´expulsion. Durant le seul mois de mai, la Croix- Rouge affirme avoir fourni une assistance humanitaire à 271 immigrés clandestins, ce qui démontre la reprise des flux migratoires à l'approche de l'été. Il s´agit en majorité d´Algériens, de Marocains et de Subsahariens.