Le Britannique Lewis Hamilton (McLaren), parti de la première ligne, a remporté le Grand Prix du Canada de Formule 1, sa première victoire de la saison, dimanche sur le circuit Gilles-Villeneuve à Montréal, devant le Français Romain Grosjean (Lotus) et le Mexicain Sergio Pérez (Sauber). Placée sous haute surveillance policière, cette édition 2012 n'a pas été perturbée par les étudiants québécois qui avaient manifesté toute la semaine contre la hausse de leurs coûts de scolarité et, pour les plus radicaux, qualifié ce Grand Prix de "festival du turbo-capitalisme". Tous les étudiants dépourvus de billets, même ceux qui étaient animés d'intentions pacifiques, ont été empêchés d'accéder aux abords du circuit, sur l'île Notre-Dame, par des milliers de policiers déployés pour l'occasion, au terme d'une semaine marquée par plusieurs affrontements et de nombreuses arrestations. Sur la piste, la course a été aussi intense que la situation dans les rues de Montréal cette semaine. Une bagarre somptueuse a opposé, tout au long des 70 tours, trois champions du monde embarqués dans trois monoplaces différentes: Hamilton dans une McLaren, Fernando Alonso dans une Ferrari et Sebastian Vettel dans une Red Bull. Hamilton, champion du monde 2008, avait remporté son premier Grand Prix de F1 en 2007 au Canada, puis un autre en 2010. Il a récidivé sur la piste qui porte le nom du célèbre pilote québécois de la Scuderia Ferrari, décédé il y a tout juste 30 ans, avant d'avoir pu devenir champion du monde. Grâce à cette 18e victoire de sa carrière, Hamilton est aussi le 7e pilote différent à s'imposer cette saison en F1, en sept courses. C'est un nouveau record absolu depuis la création du Championnat du monde de F1 en 1950. C'est aussi la deuxième victoire d'une McLaren en 2012, après celle de Jenson Button en Australie, lors de la manche d'ouverture. Parti de la première ligne, Hamilton a fait une course parfaite et s'est arrêté deux fois pour changer de pneus, terminant en trombe, alors que Grosjean, 26 ans, déjà sur le podium à Bahreïn (3e), et Pérez, 22 ans, 2e en Malaisie, sont partis plus loin sur la grille et se sont arrêtés une seule fois. Cette stratégie a permis au Britannique, en fin de course, de doubler facilement l'Allemand Sebastian Vettel, parti en pole position et finalement 4e, qui s'est lui aussi arrêté deux fois mais a failli tout perdre en fin de course, quand il a touché le mur en béton. La dernière victime d'Hamilton a été l'Espagnol Fernando Alonso, longtemps en tête grâce à une stratégie à un arrêt, et finalement 5e, à l'énergie, avec des pneus à l'agonie, devant des milliers de fans québécois de Ferrari. "C'est sûrement l'une des meilleures courses de ma carrière. Je ne pouvais pas y croire quand j'ai passé la ligne d'arrivée", a dit Hamilton, en n'oubliant pas de souligner que son équipe avait fait un excellent travail, notamment en termes de stratégie. En tête du championnat, les positions se resserrent, avec un nouveau leader, Hamilton, 88 points, juste devant Alonso, 86 points, et Vettel, 85 points. Du côté des écuries, Red Bull reste en tête devant McLaren, mais Lotus, grâce aussi à Kimi Räikkönen, 8e, se hisse au troisième rang devant Ferrari et Mercedes. Le prochain Grand Prix, baptisé GP d'Europe, est prévu le 24 juin dans le port de Valence, en Espagne.