Hugo Chavez, dont l'état de santé est au centre de toutes les rumeurs au Venezuela, a mobilisé lundi ses partisans à l'occasion du dépôt de sa candidature à l'élection présidentielle du 7 octobre. Le président vénézuélien, qui souffre d'un cancer, voulait faire de cet événement une démonstration de force. Ses partisans, convoyés par des centaines de cars vers la capitale, se sont pressés dans les rues de Caracas, que Chavez, 57 ans, a traversée, juché sur le toit d'un camion dans une atmosphère de liesse populaire. "Je vous remets ceci avec la promesse de lutter, de me battre et, bien sûr, de gagner", a-t-il dit en remettant sa candidature aux commissaires électoraux. L'apparition publique de Hugo Chavez, qui a déjà subi en un an plusieurs séances de radiothérapie et trois opérations pour enlever une tumeur maligne, était censé faire taire les rumeurs qui affirmaient qu'il ne serait pas en état de se rendre en personne faire enregistrer sa candidature. Elle était d'autant plus importante que la veille, l'opposant Henrique Capriles avait pris la tête d'un imposant cortège de plusieurs centaines de milliers de sympathisants qui l'ont accompagné lors du dépôt de sa propre candidature. Mais le président sortant, au pouvoir depuis treize ans, a semblé se déplacer avec difficulté. Ce qui a conduit son rival à commenter sur Twitter: "Ce candidat ne marche pas, il est à court de carburant (...) Un avenir meilleur de progrès est en marche." Hugo Chavez a longtemps été absent de la vie publique, en raison du traitement de sa maladie à Cuba, laissant planer le doute sur la gravité de son état de santé. Certaines rumeurs disaient qu'il ne se déplaçait plus que sur un fauteuil roulant, d'autres qu'il n'aurait plus que deux mois à vivre. Le promoteur de la "révolution bolivarienne" a lui-même semé la confusion en reconnaissant en début d'année que son cancer était réapparu, après avoir annoncé fin 2011 être "totalement guéri". Sa première apparition à la télévision depuis son retour au Venezuela, en apparente bonne forme, a eu lieu fin mai. La plupart des instituts de sondage le créditent d'une confortable avance sur Capriles, mais les Vénézuéliens ont démontré par le passé leur capacité à changer radicalement d'opinion - ce fut le cas en 1998 lors de la première élection de Chavez. L'opposition dénonce elle une confusion des genres, affirmant que le candidat Chavez s'appuie sur les ressources de l'Etat. Leopoldo Lopez, une des figures de l'opposition, a ainsi déclaré que le pouvoir avait contraint des fonctionnaires à se mobiliser lundi dans Caracas. Citant ce qu'il a présenté comme une note interne du Parti socialiste, il a assuré que les ministères avaient reçu ordre de mobiliser au moins 120.000 personnes.