Les travailleurs de l'intercaisse de la sécurité sociale regroupant la CNAS, la CASNOS, la CNR, la CNAC et le FNPOS de la wilaya de Tizi Ouzou, affiliés à l'UGTA, partent sur de bonnes bases pour un mouvement qui s'annonce national dans les prochains jours, au vu de la grande mobilisation qui a marqué leur première action d'hier. Une journée de grève a été observée par toutes les institutions précitées, «avec l'assurance d'un service minimum», comme l'explique Rabah Annane, secrétaire général de la section syndicale CASNOS. Un débrayage suivi d'un sit-in de protestation aura lieu devant le siège de la wilaya. Les travailleurs de la sécurité sociale qui se disent victimes d'une «discrimination depuis la revalorisation des salaires de la Fonction publique en 2008» demandent entre autres la régularisation de la date d'effet du point indiciaire de janvier 2008 à 2011, à l'instar des autres organismes, la confirmation du personnel contractuel du secteur, la décentralisation des œuvres sociales, l'élargissement d'octroi de deux catégories aux travailleurs partants en retraite ainsi que l'installation dans l'immédiat de la Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (FNTSS). Sur ce dernier point, Kamel Limani, chargé des conflits à l'Union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou, dénoncera dans un point de presse que «la commission nationale provisoire installée en 2007, dont la mission est de préparer le congrès constitutif de la FNTSS, n'a rien fait à ce jour». Pis encore, «au lieu de s'occuper de la tâche qui lui a été confiée, elle s'est substituée en partenaire social et a négocié un protocole d'accord ségrégationniste… et gère même les fonds des œuvres sociales», dénonce l'intercaisse dans une déclaration dont nous détenons une copie. S'agissant de ce protocole d'accord, il est relatif, explique M. Annane, «à la prime de stimulation, dont les juristes de la CNAS tirent profit, contrairement à ceux de la CASNOS, alors que les contrôleurs de la CASNOS en bénéficient et non ceux de la CNAS». Le même orateur se demande ainsi : «Comment est-il concevable d'accepter de telles différences alors que tous les travailleurs du secteur sont régis par la même nomenclature et la convention collective ?» C'est d'ailleurs ce protocole qui a suscité l'ire des travailleurs et les a poussés à manifester. De son côté, M. Limani insistera pour appeler la centrale syndicale, notamment son patron Abdelmadjid Sidi-Saïd, «à intervenir pour l'installation dans les plus brefs délais de la FNTSS, seule organisation devant porter les revendications des travailleurs de la sécurité sociale». En outre, il faut signaler que plusieurs wilayas du pays sont en train de s'organiser en vue de rejoindre le mouvement. Des correspondances et motions de solidarité ont été envoyées de Béchar, Bordj Bou Arréridj, Khenchela, Béjaïa, Djelfa, alors que dans la wilaya de Batna, «un débrayage de deux heures a été observé par l'ensemble des travailleurs», ajoute M. Annane. Depuis le 28 mars, date à laquelle une correspondance a été adressée au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, aucune suite n'a été donnée aux travailleurs à ce jour. Décision prise : les protestataires, plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leur combat, tout en se disant ouverts au dialogue avec la tutelle, annoncent d'ores et déjà une grève de trois jours pour les 24, 25 et 26 juin courant «en cas d'échec des négociations et d'entêtement de la tutelle». Une copie de la plateforme de revendications a été remise hier au wali de Tizi Ouzou pour être transmise à qui de droit.