La grogne sociale ne s'estompe pas à Tizi Ouzou. Dimanche, c'était au tour des travailleurs de la Cnas et de la Casnos d'initier un mouvement de contestation. Sous la houlette de la section syndicale UGTA, le personnel a observé un débrayage de 2 heures, façon d'attirer l'attention des responsables concernés, faute de quoi la contestation montera crescendo. Le piquet de grève a été ainsi observé dans la cour de l'établissement où les travailleurs se sont rassemblés. La diplomatie du directeur de l'agence Cnas de Tizi Ouzou qui a exhorté les grévistes à cesser leur action n'a convaincu personne. Les travailleurs ont maintenu le débrayage malgré tout. Une action approuvée à l'unanimité au cours d'une assemblée générale tenue jeudi dernier en présence du secrétaire général de l'union de wilaya UGTA. Les participants à ce conclave ont dénoncé le retard mis dans l'installation de la coordination syndicale Cnas, ce qui a engendré un problème de représentativité du fait de la non-installation des commissions statutaires. Les travailleurs ont soulevé par ailleurs nombre de contraintes auxquelles ils font face. Outre le manque d'effectifs dans les différents services, les travailleurs de la Cnas déplorent les mauvaises conditions de travail, source de pression, ainsi que la mauvaise prise en charge des prestations en matière de remboursement des travailleurs. La confirmation des travailleurs est également exigée par les grévistes qui demandent que les enfants de ces derniers retraités de la Cnas ou décédés soient recrutés pour peu qu'ils répondent au profil exigé. Le secrétaire général de la section syndicale revendique aussi la revalorisation et la régularisation des bas salaires fixés à la catégorie 8. “Nos revendications socioprofessionnelles sont légitimes, c'est pourquoi nous n'allons pas lâcher prise”, affirme M. Annane. Mais le nœud gordien de la protestation reste sans doute la dernière augmentation du point indiciaire ramené à 31 au lieu de 34 comme convenu dans le protocole d'accord signé pourtant par toutes les parties concernées. La wilaya de Tizi Ouzou dispose de quelque 27 centres payeurs et 17 de contrôle médical, ce qui est loin de répondre à une demande forte de plus de 500 000 affiliés sociaux éparpillés sur un vaste territoire au relief accidenté. C'est pourquoi la pression est ressentie par les travailleurs qui font face à un flux exponentiel au niveau des guichets. La menace d'une action plus musclée n'est pas exclue par les travailleurs qui se disent déterminés à se faire entendre. D'où l'interpellation de la tutelle. Durant le débrayage annoncé sur une banderole accrochée sur le portail, les affiliés sociaux, très nombreux, attendaient dehors avant de prendre d'assaut les guichets de l'établissement. YAHIA ARKA