Des discussions entre les ministères du Commerce et des Finances sont en cours afin d'étudier les modalités de rééchelonnement des dettes fiscales des boulangers, a indiqué jeudi à Alger à l'APS un responsable du ministère du Commerce. "Les deux parties ont eu deux réunions ces derniers jours en vue d'arrêter un calendrier de paiement des dettes fiscales des boulangers confrontés à plusieurs sanctions pécuniaires", a déclaré le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, M. Abdelaziz Aït Abderrahmane, ajoutant que le ministère du Commerce avait demandé aussi de leur effacer les pénalités de retard. "Beaucoup de boulangers n'arrivent pas à payer leurs importantes dettes, ce qui leur a créé des problèmes avec les services des impôts. Afin qu'ils puissent s'acquitter de leurs dettes, et pour leur éviter les poursuites judiciaires et d'autres sanctions pécuniaires, le calendrier de rééchelonnement sera prêt lors de la 3ème ou 4ème rencontre" pendant l'année en cours, a souligné le responsable. M. Aït Abderrahmane a rappelé que depuis 2011, les boulangers ont obtenu d'importants avantages notamment la réduction de l'impôt forfaitaire unique (IFU), ramené de 12% à 5%, la suppression de la taxe sur l'environnement ainsi que des crédits bonifiés pour les achats des groupes électrogènes. Le ministère travaille à obtenir d'autres "acquis", dès 2012, au bénéfice de ce corps de métier à portée stratégique, a-t-il assuré. Pour faire face aux difficultés que rencontrent les boulangers depuis des années, l'Union nationale des boulangers (UNB) a soumis au ministère du Commerce une série de revendications liées essentiellement à la baisse du prix de la farine de 2.000 à 1.500 DA et du poids du pain de 250 à 200 grammes, une façon d'éviter toute hausse des prix, avait indiqué le président de cette corporation M. Youcef Guelfat. Selon lui, les boulangers pourront dès la semaine prochaine se rapprocher des agences de la Banque d'Agriculture et de développement rural (BADR) afin d'acquérir un crédit leur permettant d'acquérir des groupes électrogènes. La BADR a signé cette semaine une convention avec deux entreprises nationales pour doter les boulangeries de groupes électrogènes. Cette banque doit octroyer aux boulangers des prêts allant jusqu'à 100 millions de centimes en vue de l'acquisition de groupes électrogènes auprès des deux entreprises signataires de la convention. "Les boulangers activant de manière légale pourront tous bénéficier de ces crédits, à l'échelle nationale", avait indiqué M. Guelfat, précisant que le bénéficiaire doit verser 10% du montant global du crédit, le paiement des 90% restants se fera sur dix ans. Cette mesure permet, selon le président de l'UNB, d'éviter aux boulangers d'éventuelles pertes matérielles en raison des coupures répétées de courant électrique, notamment durant l'été. Sur un tout autre chapitre, celui de la disponibilité du lait en sachet subventionné dans les wilayas du centre, M. Aït Abderrahmane a assuré qu'il n'existait "aucun problème de disponibilité de stocks", et souligné que le problème résidait dans les circuits de distribution. "La matière première pour la fabrication du lait est disponible et suffisante. Il existe un conflit entre les unités de fabrication et les distributeurs qui revendiquent une augmentation de la marge de distribution, alors que cette marge est fixée et réglée par l'Etat", a-t-il expliqué. Le ministère du Commerce s'attelle, en tout cas, à "trouver des solutions à ce problème pour que le lait soit disponible au niveau de ces zones", a affirmé ce cadre sans plus de précisions. En outre, ces unités de production exigent aux distributeurs, avec l'arrivée de l'été, des camions frigorifiques pour garantir la chaîne de froid à ce produit hautement périssable, alors que certains d'entre eux n'en possèdent pas. Interrogé sur une possible augmentation des prix de ces produits de large consommation (pain et lait), le responsable a tenu à préciser que cette question n'était "pas à l'ordre du jour" pour ces produits subventionnés par l'Etat.