Une importante opération antiterroriste se déroule depuis la nuit de mercredi au centre-ville de Boufarik, dans la wilaya de Blida, et qui s'est déjà soldée par l'arrestation de deux terroristes et la récupération de deux véhicules bourrés d'armes, apprenons-nous de source sécuritaire. L'opération, qui se poursuivait jusqu'à la nuit dernière, a été déclenchée, selon la même source, suite à l'élimination de «l'émir» de Blida, il y a quelques jours. Les forces de l'ANP et de sécurité ont, après l'élimination de «l'émir», découvert des documents grâce auxquels ils ont localisé un important groupe au centre-ville de Boufarik. Trois hélicoptères participent à l'opération, pour repérer tout renfort de la part des acolytes des individus encerclés, et toute tentative de fuite des terroristes pris au piège. Deux d'entre eux ont été arrêtés et d'autres sont actuellement encerclés. Des informations font état de la découverte, par les militaires et éléments des forces de sécurité engagés dans l'opération, de deux véhicules bourrés d'armes. Des accrochages d'une rare violence ont lieu entre les éléments des forces de sécurité et les terroristes encerclés. L'un des individus encerclés aurait préféré se rendre, selon la même source. C'est tout ce qui a filtré comme informations pour le moment concernant l'opération en cours. Pour rappel, l'ancien «émir» national du Groupe islamique armé (GIA) avait été éliminé par les forces de sécurité, en février 2002, tandis qu'il était caché dans un appartement en face du stade de Boufarik. Il y a trois années, quatre terroristes, dont deux femmes, ont été éliminés par les forces de sécurité dans la même commune. Il n'est pas écarté que le groupe encerclé préparait des attentats pour le mois de Ramadhan. Les accrochages gagnent en violence la nuit, témoignant du refus des autres membres du groupe de se rendre et prouvant que ces derniers sont lourdement armés. Cette opération n'est pas la première du genre puisque, à la veille du mois sacré, d'autres offensives sont menées par les services de sécurité dans les monts de Attatba, dans la wilaya de Tipasa, à Takhoukht, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et dans la wilaya de Khenchela, ciblant le «groupe de Batna» d 'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). C'est aux monts blancs, dans les maquis de la wilaya de Batna, que, d'ailleurs, a été créée, en 2002, par «El Para», katibet (phalange) Tarek Ibn Ziad, secondé, à l'époque, par Mokhtar Belmokhtar, alias «Abou El Abbès» (le borgne), et «Khaled Abou El Abbès» ex-«émir» de la zone 9 du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, devenu Aqmi). C'était du temps où Hassan Hattab, alias «Abou Haydara» était «émir» national du GSPC. La katiba s'était, dès 2003, spécialisée dans le rapt de ressortissants étrangers pour demander des rançons, avant que la phalange ne soit contrôlée par Abdelmalek Droukdel, alias Mossaâb Abdelouadoud, actuel «émir» national d'Aqmi, ennemi juré de Hassan Hattab. Droukdel avait, rappelle-t-on, dans un souci de s'entourer de fidèles, écartant les partisans de Hassan Hattab, comme «El para», désigné un certain Abdelhamid à la tête de la katiba. L' allégeance déclarée par Abdelmalek Droukdel à Al Qaïda, sans l'aval du «madjliss echoura» (conseil consultatif) du GSPC, avait, rappelle-t-on, encore, provoqué l'éclatement de cette instance interne à l'organisation terroriste. Le repentir de l'ex-«émir» de la zone 9, après Khaled Abou El Abbès, un certain Mossaâb Abou Daoud, membre du «madjliss echoura» du GSPC, est l' une des conséquences de cette allégeance à l'organisation d' Oussama Ben Laden. Des monts de Attatba jusqu'à Tissemsilt Les militaires et les forces de sécurité renforcent, par ailleurs, leur présence sur les monts de Attatba, dans la wilaya de Tipasa, apprenons-nous de source bien informée. La raison ne serait pas uniquement liée à la sécurisation de la saison estivale en cours, mais «d'anticiper» sur des tentatives de déplacement de terroristes, comme dans les années 1990. A cette époque, rappelle-t-on encore, les terroristes utilisaient les chaînes montagneuses pour se déplacer d'Attatba, dans la wilaya de Tipasa, vers d'autres wilayas de l'ouest du pays. «El Harith» éliminé à Takhoukht L'opération antiterroriste, menée par les forces combinées (armée et forces de sécurité), à Takhoukht, au cours de cette semaine, est une autre preuve de la détermination de venir à bout d'Aqmi et un signal fort au Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui menace de perpétrer de nouveaux attentats en Algérie. L'opération de Takhoukht, intervenue, rappelle-t-on, quatre jours seulement après la spectaculaire attaque terroriste contre la Brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ) de Ouacif et la brigade de la gendarmerie, ayant coûté la vie à deux policiers et causé des blessures à deux autres. La riposte menée par les forces combinées s'est traduite par une embuscade réussie au lieu-dit Leqahwa Bwassif, commune d'Aït Mahmoud, daïra de Béni Douala, wilaya de Tizi Ouzou. L'opération, menée sur la base de renseignements fournis par la population locale alertant les services de sécurité sur la présence de «suspects», s'est soldée par l'élimination d'une dizaine de terroristes, dont un certain El Harith, «émir» de seryet Aïn Zaouia de katibet El Farouk, élargi en 2006, après avoir bénéficié des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, avant de reprendre les armes, rappelle-t-on. Il était connu dans la région pour plusieurs actes de racket et sa dernière victime a été Aomar Rabhallah kidnappé à Souk Lethnine, dans la wilaya de Tizi Ouzou, rappelle-t-on. Des terroristes fuient la ville de Khenchela Ces opérations réussies par les forces combinées rappellent celle qui a eu lieu, le mois dernier, dans la wilaya de Tébessa au cours de laquelle des terroristes «en nombre important» armés de fusils d'assaut de type kalachnikov ont été arrêtés par les services de sécurité dans la localité de Bir El Ater (90 km au sud de Tébessa). Les terroristes avaient, rappelle-t-on, indiqué aux services de sécurité qu'ils voulaient se rendre en Libye, via Bir El Ater, fuyant la ville de Khenchela où leur cache était encerclée pendant plusieurs jours par les forces de sécurité combinées, en opération de ratissage dans la région. Là, également, les terroristes se déplaçaient en utilisant les chaînes montagneuses. Ils seraient des dizaines de terroristes, selon une source, qui, fuyant l'opération menée par les forces combinées, dans la wilaya de Khenchela, étaient arrêtés par les services de sécurité, tandis qu'ils se dirigeaient vers la Libye.