Reports de projets inscrits, rigueur dans les dépenses publiques ou encore maîtrise de l'inflation, c'est ce que préconise en gros le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui appelle à la prudence dans la gestion des dépenses publiques, surtout que le prix du baril de pétrole est en régression constante. «Nous sommes obli gés bien, évidemment, d'avoir des reports de projets qui doivent être inscrits, une plus grande rigueur dans nos dépenses de fonctionnement, ce que nous avons déjà engagé depuis deux années», a affirmé le premier argentier du pays qui s'exprimait, hier, en marge de la clôture de la session de printemps au Conseil de la nation, affirmant être interpellé également par l'inflation. «Cette année, il y a eu une poussée inflationniste et nous allons approfondir l'action de la Banque centrale qui a comme objectif de combattre l'inflation de façon à ce qu'elle n'impacte pas sur le niveau nominal des dépenses de l'Etat et sur le pouvoir d'achat réel de notre monnaie», a expliqué Djoudi, précisant toutefois que du point de vue des indicateurs financiers l'Algérie dispose d'une situation qui lui a permis de se protéger «jusqu'à maintenant». «Il ne s'agit pas pour nous d'utiliser nos réserves pour couvrir des déficits, mais d'ajuster si cette tendance se confirme», tient à rassurer le ministre qui précise que l'Algérie à travers un comité installé en 2008 «observe» la crise qui touche un certain nombre de pays y compris ceux émergeants. Une crise qui aura, selon lui, des impacts sur les prix des produits énergétiques et sur les recettes extérieures du pays. «Il est évident que selon cette situation, cela va avoir un impact sur nos dépenses. Mais, je vous rappelle que nous avons aujourd'hui, un niveau de dépense inscrit sur la base d'un prix du baril à 120 dollars et nous avons constaté ces dernières années que nous dépensons effectivement autour de 75 dollars», a-t-il dit affirmant que l'Algérie «n'est pas dans la logique d'un plan de rigueur». Il expliquera à ce propos que «les dépenses d'investissements qui tirent la croissance économique, l'emploi, les revenus et toute la vie économique, donc il ne s'agit pas d'avoir une action purement mécanique». Pour Djoudi, «une action forte sur des dépenses d'investissement auraient un impact sur la vie économique, sur l'emploi sur et le pouvoir d'achat». Il s'agit donc «d'avoir une approche beaucoup plus prudente compte tenu du contexte international en matière de dépense et particulièrement au niveau des dépenses de fonctionnement qui évoluent par un phénomène quasi unique qui est l'évolution des salaires de la Fonction publique». Djoudi laisse entendre à ce propos qu'il n y aura pas d'augmentations de salaires. «Il faut être très prudent concernant l'évolution de ces salaires, car nous avons atteint le plafond», a-t-il dit estimant à propos de la crise financière qu'il faut bien l'observer, «parce qu'il ne s'agit pas seulement de prendre des décisions qui impactent l'économie nationale sur le moyen terme sur la base d'un fait ponctuel». Il faut d'abord, selon lui, «confirmer que cette tendance est une tendance longue».