L'ambiance était festive à Tizi Ouzou à l'occasion de la fête du cinquantenaire de l'Indépendance. Le week-end dernier a été marqué pour une fête inoubliable, notamment avec le coup d'envoi de la 7e édition du Festival culturel arabo-africain de danse folklorique qui prendra fin le 10 juillet. Le coup de starter a été donné jeudi après-midi. Les troupes chorégraphiques étrangères et nationales ont défilé dans les rues de la capitale du Djurdjura devant une foule nombreuse et enthousiaste. «La coïncidence de la 7e édition avec le cinquantenaire de l'Indépendance me permet d'aborder ici la contribution de la culture à la sauvegarde de la personnalité et de l'identité des peuples sous occupation. C'est dans cet attachement aux arts populaires que les peuples trouvent la sève nécessaire à nourrir ses racines et son histoire. «N'est-ce pas à travers des chants et d'autres expressions artistiques que les femmes encourageaient les hommes montés au maquis sacrifier leurs vies pour que vive l'Algérie ? C'est ce message de la guerre de Libération que doivent retenir les jeunes générations pour bâtir une Algérie nouvelle, forte et sereine», a déclaré le directeur de la culture lors de son discours d'ouverture à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. La soirée a été agrémentée par un gala artistique au stade Oukil-Ramdane qui était plein comme un œuf. Un gala qui restera gravé dans la mémoire des habitants de la ville. C'est Akli Yahiatène, du haut de ses 80 ans, qui ouvre le bal. Il a plongé le public, pour ainsi dire, dans une «overdose» de plaisir. Da Akli, comme aiment l'appeler ses nombreux fans, a chanté avec sa voix sublime plusieurs de ses anciennes chansons, telles que Ayakham, Atharamant. Il a même esquissé quelques pas de danse sur la scène. La joie était vraiment au rendez-vous. Zahouania, qui n'a rien perdu de sa verve, a à son tour enflammé la ville de Tizi Ouzou. «J'ai choisi de chanter en Kabylie en cette date hautement symbolique pour le peuple algérien, car cette région est la région des hommes avec un grand H», a déclaré Zahouania quelques minutes seulement avant de monter sur la scène. Durant la journée de vendredi, les festivités ont connu leur vitesse de croisière à travers 30 localités de la wilaya. Les troupes de danse de 15 pays ont sillonné plusieurs communes et ont apporté de la joie pratiquement à l'ensemble des habitants. Les festivités et les galas artistiques se poursuivront jusqu'à mardi. «C'est le moment de reconnaître notre culture» Karim Abranis et son groupe, qui a animé un gala hier soir en compagnie de son fils, le swingueur Youba, a émerveillé l'assistance avec ses chansons légendaires. Pour Karim, fondateur de premier groupe rock en Afrique durant les années 1960, il espère qu'après un demi-siècle d'indépendance, la langue et la culture berbères seront reconnues officiellement en Algérie. Il dira, lors de sa conférence de presse d'avant-gala : «Ce n'est pas normal que 50 ans après l'Indépendance de notre chère patrie son peuple soit privé de sa culture. Nous ne serons vraiment complètement indépendants qu'avec la reconnaissance de notre culture amazighe. Il faut que notre langue soit institutionnalisée.»