L'association culturelle Tankara, du village Maraghna (commune Illoula Oumalou, à l'est de Tizi Ouzou), a organisé, entre le 5 et le 7 de ce mois, des rencontres sur la musique moderne d'expression kabyle, au foyer de jeunes du village. Une pléiade d'artistes a été invitée, soit pour chanter ou pour animer des conférences, à l'image de Mohand Ouali, Brahim Tayeb, Karim Abranis et ses deux fils, Youba et Bélaïd, pour ne citer que ceux-là. Un riche programme a été tracé à l'occasion. «L'objectif de cette manifestation est non seulement de faire connaître la musique moderne ancienne aux jeunes générations et de rendre à la fois un hommage à tous les chanteurs qui ont hissé la chanson kabyle en haut du podium, mais c'est aussi une occasion pour les jeunes chanteurs de rencontrer les anciens», a déclaré Nacer, en sa qualité de président de l'association, lors de la séance d'ouverture, jeudi matin. Une visite a été organisée au village pour les invités, accompagnés par une magnifique troupe d'idebbalen, qui a sillonné les ruelles du village dans une ambiance festive. Des troupes théâtrales et des conférences sur l'histoire de la chanson moderne en Kabylie ont été animées et présentées au public qui était nombreux à se déplacer vers la colline de Maraghna, durant les trois jours qu'ont duré les festivités. Ceci en plus des expositions permanentes de photos et coupures de presse au foyer de jeunes, ainsi que divers objets traditionnels kabyles. La manifestation a été clôturée par un mémorable gala artistique, vendredi soir. A signaler que Maraghna est le village natal du chanteur Ferhat Mehenni. «C'est à Maraghna que la musique moderne d'expression kabyle est née avec le groupe Imazighen Imoula, à la fin des années 1960, puis d'autres lui ont emboîté le pas», rappellera un membre de comité de village. Parmi les chanteurs qui se sont illustrés depuis la naissance de la chanson moderne kabyle, il faut citer Idir, le groupe Abranis, Madjid Soula, Brahim Izri, Ideflawen, et la liste reste longue. Ils ont porté le combat identitaire dignement et ont hissé la chanson kabyle dans l'universalité. Des chansons de Idir ont été traduites dans plus de 40 langues à travers le monde. L'initiative de la jeune association culturelle Maraghna, créée en 2006, est plus que salutaire. «Nous remercions les autorités locales, l'APW et la direction de la culture de Tizi Ouzou qui nous ont aidés pour la réussite de cet événement. Nous comptons rééditer cet exploit chaque année», dira le président de l'association.