Le Casif de Sidi Fredj a fait peau neuve pour accueillir la cérémonie officielle de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, organisée mercredi soir. La grande fête, marquant le lancement d'une série de spectacles et de manifestations au niveau national pour célébrer un demi-siècle d'indépendance, a été marquée par la présence du président de la République Abdelaziz Bouteflika et des représentants du corps diplomatique accrédités en Algérie, des officiels algériens, des membres du gouvernement et leurs familles ainsi que des figures marquantes de la guerre de Libération nationale à l'exemple de Mohamed Mechatti ou des membres de la famille révolutionnaire. Les anciens présidents de la République n'ont pas assisté à ce grand évènement de l'Algérie. Le chef de l'Etat est arrivé au Casif à 21h30. Il a pris place et a donné ainsi le coup d'envoi des festivités. Les deux animateurs de cette cérémonie sont revenus sur les différentes étapes ayant marqué l'histoire de l'Algérie à travers un long poème avant de laisser place aux 500 jeunes chorégraphes qui ont présenté un spectacle intitulé Abtal El Kadar (les héros du destin). Un spectacle conçu par le chorégraphe libanais Abdelhamid Caracala en collaboration avec l'Office national de la culture et de l'information (Onci). Durant une heure et demie, ces jeunes algériens et étrangers ont présenté une fresque qui a retracé l'histoire de l'Algérie depuis la colonisation française en 1830 jusqu'à nos jours. Cette histoire glorieuse a été racontée à travers des chants, des danses contemporaines, des musiques, du théâtre et de la poésie. Le tout en couleur, des décors spécifiques, des formes diverses et des tenues vestimentaires ayant marqué chaque époque. Les jeunes artistes très talentueux ont commencé par illustrer les affres de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) et l'incitation des militaires français à plus de violences et de terreur envers les Algériens. Face à cela, les chouhada et les moudjahiddine ont fait preuve de résistance et mené un combat armé et politique courageux depuis le déclenchement de la Révolution. Des écrans géants ont été installés sur la scène en appui au spectacle. Des images d'évènements et des personnalités ayant marqué l'histoire de l'Algérie défilaient au fur et à mesure de la narration. Scènes de liesse La joie de l'Indépendance a été chantée et dansée avec des scènes de liesse animées par les Algériens sortis dans les rues pour exprimer leur joie de cette réalisation historique hissant l'emblème national qui a sillonné la scène du spectacle. L'étape suivant juillet 1962 a été dédiée à la construction du pays et la répartition des tâches pour mener à bien les politiques dans les domaines de l'éducation, la culture, l'agriculture, l'industrie et la santé. Apparaît à ce moment le grand portrait du premier président de l'Algérie indépendante Ahmed Ben Bella et un extrait de son message. L'accent a été mis sur la Révolution agraire, marquée par la distribution des terres et des biens à toutes les couches de la société et la nationalisation des hydrocarbures. Plusieurs extraits des discours du président Houari Boumediène ont été diffusés pour montrer le sens de la rigueur pour bâtir le pays. Arriva ensuite l'époque de Chadli Bendjedid, consacrée à la généralisation de l'enseignement et la politique de l'alphabétisation. «Voici ma main, je vous la tends», est la phrase phare du président Boudiaf assassiné en 1992 à Annaba. Le public présent à cette cérémonie a longuement applaudi ce passage très bref de ce président venu sauver l'Algérie qui traversait une phase très critique. Cette courte intervention a été faite dans le cadre des passages illustrant la décennie noire. Dans un tableau sombre où des démons, habillés en noir, circulaient dans tous les sens, la scène montraient des Algériens plongés dans la peur et la suspicion. Les présidents Lamine Zeroual et Ali Kafi ont fait également une brève apparition pour évoquer la politique de la concorde civile. La grande partie de ce spectacle a été consacrée à la politique de réconciliation nationale et de l'édification du pays. La dernière partie du spectacle a été consacrée au passage des troupes folkloriques de différentes régions du pays. A la fin du spectacle, M. Carakala, le concepteur de la chorégraphie, a offert un burnous au président de la République avant de prendre une photo du groupe. A minuit, après la levée des couleurs nationales, un grand feu d'artifices a été lancé au port de Sidi Fredj. Durant une vingtaine de minutes, le ciel a brillé de toutes les couleurs et formes diverses sous le regard émerveillé des présents.