La commune de Mekla, à une trentaine de kilomètres de la ville de Tizi Ouzou, a été paralysée hier par une action de protestation musclée. Une dizaine villages issus de l'arch Ath Fraousen, regroupés dans une coordination, réclament leur part de développement. Selon une source locale, ils étaient plusieurs dizaines à procéder dès les premières heures de la matinée au blocage des accès vers les deux sièges administratifs, la mairie et la daïra de Mekla. Les citoyens des villages Agouni Boufal, Aït Aich, Aït Mansour, Amazoul, Tizi N'targa, Aït Moussa, Leghrous et Mouaouiya ont fait hier une véritable démonstration de force pour la première fois. «Des actions de protestation ont eu lieu dans le passé mais d'une manière séparée, ce qui n'a pas apporté grand-chose dans l'amélioration de nos conditions de vie. Cette fois, l'union fera la force, c'est pourquoi nous avons décidé de coordonner nos efforts pour le bien de tous. Notre détermination est désormais inébranlable pour arracher nos revendications», explique l'un des membres de la coordination. Les protestataires réclament l'extension du réseau de gaz naturel pour raccorder l'ensemble des villages constituant l'arch d'Ath Fraousen. Selon nos sources, il s'avère que la conduite de gaz se trouve à seulement deux kilomètres, puisque le dernier village Mesloub est raccordé, alors que les autres ne le sont pas. «Il est anormal que pour une distance de 2 km, nos villages ne sont pas raccordés au réseau de gaz. Aucune excuse n'explique cet état de fait», déplore un délégué. Ce n'est pas tout, les villageois avancent aussi le problème du manque d'eau potable. En cette période de chaleur, l'eau devient de plus en plus indispensable. Hélas, pour les Ath Fraousen, c'est une chose à attendre de jour comme de nuit. Les responsables ayant promis d'alimenter les villages, précisent nos sources, à raison de deux fois par semaine, ont carrément failli à leur mission. «L'eau ne coule même pas une fois par semaine», témoignent les protestataires, qui dénoncent «la défaillance et la démission totales des élus locaux et des pouvoirs publics». Par ailleurs, la route qui dessert les Ath Fraousen depuis le village Mesloub se trouve dans état de dégradation très avancée. Retapée pour la dernière fois en 2005, cette unique route a subi d'énormes dégradations suite aux dernières intempéries. Sollicitées mainte fois pour sa réfection, les autorités sont restées les bras croisés, dit-on. Pour le réseau de téléphone, les citoyens dénoncent le laxisme des autorités. Depuis l'année 2010, lorsque pas moins de 26 paires de câbles avaient été volées, le réseau est resté sans réparation. C'est en somme les principales revendications pour lesquelles les villageois ont préféré sortir dans la rue et hausser le ton, abandonner la voie du dialogue et des correspondances qui n'a rien apporté. Jusque dans l'après-midi d'hier, aucun terrain d'entente n'a pu être trouvé entre les représentants de la coordination des comités de villages et les responsables locaux. Les protestataires n'écartaient pas le recours à d'autres actions plus larges au cas où leurs doléances ne sont pas satisfaites.