La corporation des gardes communaux et les responsables officiant au sein de leur tutelle, le ministère de l'Intérieur en l'occurrence, peinent à se mettre sur la même longueur d'onde. Les uns comme les autres ne semblent nullement en mesure de se frayer un chemin d'entente et s'enfoncent dans leur position de partisans de dialogue de sourds. En atteste à juste titre la réaction faite par Aliouat Lahlou, représentant des gardes communaux, au dernier communiqué publié samedi par le ministère de l'Intérieur. Le document présenté par le ministère de l'Intérieur comme une réponse favorable aux doléances exprimées par les gardes communaux l'est moins pour les représentants de cette corporation, notamment leur délégué, M. Aliouat. «En ce qui me concerne, la seule lecture que je fais de ce communiqué, c'est plutôt la preuve irréfutable que le ministère de l'Intérieur est complément insensible à notre question», s'est insurgé notre interlocuteur, ajoutant que la lecture du dernier communiqué du même département l'a complètement désarçonné. «Pour moi, c'est comme si Ould Kablia était aux abonnés absents et ne savait rien de tout ce qui était dit et écrit jusque-là sur la protestation des gardes communaux», finira par lâcher Aliouat Lahlou, rappelant que la principale revendication du corps dont il relève n'est pas d'essence matérielle puisqu'elle met l'accent sur la nécessité de doter les gardes communaux d'un statut de dignité, en guise de reconnaissance aux efforts consentis dans le sillage de la lutte antiterroriste. «Même si notre situation salariale est au bas niveau et que la mensualité d'un garde communal ne dépasse pas les 24 000 DA, ce que nous attendons le plus des autorités c'est d'abord d'être reconnus en tant qu'éléments mobilisés à l'avant-garde de la lutte antiterroriste durant la décennie noire», explique notre interlocuteur qui insiste sur le fait d'une telle reconnaissance officielle des gardes communaux. En outre, et en réaction au communiqué publié ce samedi par le ministère de l'Intérieur dont le contenu évoque des revalorisations des salaires au bénéfice des gardes communaux, le document a fait l'objet du rejet en bonne et due forme de la part de Aliouat Lahlou. «Le communiqué du ministère constituait une réponse à une plateforme de revendications que nous avons émise en 2011. Aujourd'hui, nous voulons vivre dans la dignité et la meilleure manière de satisfaire notre réclamation c'est de nous détacher des autres catégories relevant de la Fonction publique, tout en nous dotant de notre propre statut.» Conclave de nuit A la question de savoir si le dernier communiqué du ministère de l'Intérieur allait amener les gardes communaux à s'abstenir de tenir leur marche prévue hier soir en direction de la présidence de la République, notre interlocuteur dira que cette question allait être débattue lors d'une réunion qui devait avoir lieur hier juste après la rupture du jeûne. «Nous allons tenir aujourd'hui (ndlr, hier) un conclave juste après le f'tour. C'est de cette réunion que découleront les actions à engager dans le cadre de la poursuite de notre protestation», a conclu notre interlocuteur.