Au lendemain de la plus meurtrière journée depuis l'entame de l'offensive israélienne contre la bande de Ghaza, la ville a été marquée hier par une activité militaire israélienne beaucoup moindre que celle ayant prévalu jusque-là. Surtout avec l'entrée en vigueur du corridor humanitaire décidé par Israël, quoique limité à seulement trois heures par jour et ne concernant que la ville de Ghaza et ses périphéries immédiates. Une trêve temporaire à laquelle a fini par souscrire le mouvement palestinien Hamas qui a décidé de ne pas lancer de roquettes sur le territoire ennemi pendant cette pause. Cependant, la journée d'hier a malheureusement charrié son lot de nouveaux martyrs puisque les raids israéliens et les combats avec la résistance palestinienne n'ont pas pour autant cessé. Bien au contraire, de violents combats ont été enregistrés au nord de la bande où l'infanterie sioniste aurait procédé à l'évacuation du secteur de Khan Younès, réputé pour être un des nombreux berceaux du mouvement Hamas. Au sud, c'est l'aviation qui a poursuivi sa sale besogne en larguant davantage d'obus et autres engins destructeurs. Aucun site n'a été épargné, pas même une mosquée et un camp de réfugiés. Ces raids ont eu raison de trois Palestiniens qui s'ajoutent ainsi à la très longue liste de martyrs. De nombreux blessés ont été signalés. Par ailleurs, un employé de CARE International a été tué dans la nuit de mardi à mercredi au cours d'un bombardement israélien, a annoncé cette ONG humanitaire. «Mohammed Ibrahim Samouni, père de six enfants, a été tué et son fils très grièvement blessé», précise l'ONG. «Ghaza est l'une des zones les plus peuplées au monde. Les frontières sont fermées et, pour les civils, il n'y aucun endroit pour fuir et se mettre à l'abri», a-t-elle souligné. Le centre de distribution de CARE à Ghaza, où travaillait Mohammed Ibrahim Samouni, fournit habituellement des fruits et des légumes frais chaque semaine à 60 000 personnes, dans des hôpitaux et des orphelinats. Mais depuis le début de l'offensive israélienne le 27 décembre, l'ONG n'a pu procéder qu'à deux distributions à cause des bombardements. De son côté, la résistance palestinienne, durant la trêve de trois heures unilatéralement décidée par l'ennemi, a continué à faire face à cette agression. Ceci par le lancement de nouveaux obus et roquettes, une quinzaine sur le sud israélien dont certains ont endommagé notamment une maison dans la ville d'Ashkélon. Elle affirme aussi avoir fait prisonnier deux soldats israéliens au cours de féroces combats dans le nord-ouest de la bande.