Depuis le début du mois de Ramadhan, une pénurie de lait a été signalée dans certains quartiers de la capitale. Les citoyens se plaignent d'un manque accru de cette matière première qui est largement consommée en ce mois. La poursuite de la grève des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Kheda à Tizi Ouzou est l'une des principales raisons de ce problème persistant. Cette laiterie produit plus de la moitié de la demande nationale en lait. Les autres ont eu beaucoup de charges à leur actif et n'ont pas pu répondre à la forte demande. En cette période de canicule, le lait tourne très vite en étant exposé à la chaleur et au soleil. Pour cette raison, les Algériens achètent une quantité plus importante et la stockent. Selon les commerçants, la grande consommation en cette matière y est aussi pour quelque chose. Dans le quartier d'El Afia à Kouba (Alger), la rareté de ce produit commence à se faire sentir. Depuis trois jours, les habitants de ce quartier ne trouvent pas de lait. «Je me suis réveillé très tôt le matin dans l'espoir de trouver du lait mais l'épicier m'a dit que le stock s'était vendu aux alentours de 6 h», indique un client. Face à cette grande demande, les épiciers ont décidé de limiter la vente à 4 sachets maximum par famille. Cette initiative incommode davantage les citoyens en raison de la fragilité du produit qui vire au petit-lait très rapidement et ils se retrouvent au final avec un ou deux sachets consommables. «Lorsqu'on est servi, le lait est déjà dans cet état et, à moins d'ouvrir tous les sachets, on ne peut pas savoir ceux qui ne sont plus consommables», dira-t-il. Le problème ne semble pas trouver de solution. Une ménagère, qui s'était aussi déplacée pour s'approvisionner en lait, prend la chose de manière plus sereine. «Lorsque je tombe sur du lait qui a tourné je le transforme en fromage, c'est meilleur que ce qu'on nous propose sur le marché car c'est plus sain ; ça m'évite de le jeter et j'en fait bénéficier toute la famille», dira-t-elle. Avant que la pénurie n'atteigne les quartiers est d'Alger, c'est dans les hauteurs d'Alger que le manque est ressenti. A Bouzaréah et dans le quartier de Chevalley, les habitants ont connu tout le long de la semaine dernière une carence en la matière. Les habitants qui ne s'approvisionnaient pas avant 7 h ne trouvaient plus de lait. Ils étaient obligés d'acheter en grande quantité ce qui ne résout en rien le problème. «Nous avons des enfants en bas âge dans notre famille qui consomment beaucoup de lait et il est arrivé à plusieurs reprises qu'on ne trouve pas de lait en sachet et on se rabattait sur le lait en pack qui coûte beaucoup plus cher», dira un père de famille. Face au manque de cet aliment riche en calcium et nécessaire en quantités importantes quotidiennement, les Algériens se rabattent sur les dérivés laitiers, à savoir les yaourts et les fromages. Une trop grande consommation de ces derniers risque aussi de provoquer une hausse des prix. Les travailleurs de la laiterie de Tizi Ouzou ne semblent pas prendre les promesses des pouvoirs publics de régler leur situation du bon côté. Ils ne comptent pas reprendre de sitôt leur travail et la pénurie risque de durer encore longtemps.