Les aléas se multiplient pour les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou depuis le début de ce mois d'août. Après le problème du manque avec acuité d'eau potable, c'est au tour des fréquentes coupures de courant électrique d'envenimer leur quotidien. Pratiquement aucune localité n'est épargnée par les chutes itératives de tensions électriques. Même la ville des Genêts, chef-lieu de wilaya, a été touchée. Les coupures interviennent généralement à partir de 14 heures, c'est-à-dire au moment le plus chaud de la journée où les gens actionnent les climatiseurs, sachant que la température dépasse 45° par endroit. La forte demande en énergie électrique provoque ainsi des chutes de tension. Les habitants d'Aïn El Hammam, Tizi Ghennif, Azazga, Aghribs, Yakouren, Sidi Naâmane, Ouaguenoun, et la liste est très longue, subissent quotidiennement depuis une semaine le rythme infernal des coupures et chutes de tension. Les citoyens sont à bout de nerfs. Le courant ne sera rétabli que vers la fin de la journée, une ou deux heures avant la rupture du jeûne. Par contre, dans certaines localités, comme Fréha, les coupures perdurent jusqu'à des heures tardives de la soirée. La chaleur torride qui sévit ces derniers jours sur les régions du centre vient à mettre à nu la vulnérabilité du réseau électrique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une vulnérabilité qui date de plusieurs années. Au moindre aléa climatique toute la wilaya plonge dans le noir. «Nous avons vécu un hiver rude à cause justement des coupures électrique causées par les chutes de neige et nous voilà, aujourd'hui, à subir la même misère dès que le mercure dépasse les 40°. C'est vraiment infernal. Les services de Sonelgaz n'hésitent pas à couper l'électricité des abonnées pour quelques heures seulement de retard de payement des factures !», remarquera un habitant de Makouda. Les journées caniculaires et les coupures quasi quotidiennes d'électricité ne font que monter la tension au sein de la population. Les commerçants, de leur côté, enregistrent d'énormes pertes de produits alimentaires, notamment laitiers, à la moindre baisse de température. Les bouchers sont les commerçants les plus touchés par ces coupures fréquentes. «J'ai jeté plus de dix kilogrammes de viande avant-hier après une longue coupure d'électricité. Normalement, les services de Sonelgaz doivent rembourser nos pertes d'abord et régler une fois pour toute ce problème de chute de tension qui se répète chaque année. Où va l'argent de nos factures d'électricité ?», se plaint un boucher de la ville de Fréha.