Les éléments de la garde communale ont décidé d'entamer une nouvelle bataille parallèlement à celle consistant à arracher leurs revendications socioprofessionnelles. Cette bataille vise à «lutter contre l'oubli et l'effacement total de ce corps». Elle est destinée à «valoriser le travail et la mission nobles accomplis par ces éléments» durant la décennie noire et à «valoriser la lutte antiterrorisme» menée avec ardeur et courage. Cela sera fait grâce à la création, dès la semaine prochaine, de la fondation nationale des gardes communaux. La décision a été entérinée jeudi soir à l'occasion de la tenue de la réunion du conseil national (CN) de la coordination nationale des gardes communaux à Blida. La réunion a vu la participation des représentants de 35 wilayas avec en moyenne cinq représentants de chaque wilaya. «Nous avons proposé de mettre en place un organisme pour préserver le corps de la garde communale de l'oubli et de l'effacement définitif de la mémoire collective nationale», dira Aliouat Lahlou, porte-parole de la coordination. «Cette décision a été motivée par le maintien de la décision d'affecter les éléments de ce corps vers d'autres organismes dont l'armée, les établissements publics ou économiques ou à la retraite. Si cette situation se poursuit, il n'y aura plus aucun garde communal qui exerce cette mission comme nous l'avons fait pendant des années. Donc, les générations futures ne sauront jamais qui est le garde communal et ce qu'il a fait pendant les années noires. C'est pour tout cela que nous avons décidé de créer cette fondation. Elle est utile et nécessaire pour la mémoire collective. Elle aura la mission de préserver le statut et surtout l'existence de ce corps et d'évoquer ses sacrifices et son combat contre le terrorisme. Ce mal qui a porté un grand préjudice à notre pays, que nous avons décidé et surtout contribué à son éradication totale avec des moyens modestes certes mais avec beaucoup de volonté et de courage», explique le porte-parole. Selon lui, la fondation s'occupera également de la continuité du combat mené par les gardes communaux pour faire valoir leurs droits «à travers un accompagnement des éléments dans leur carrière, dans leur retraite et même par rapport aux autorités nationales puisqu'elle sera leur vis-à-vis dans les négociations futures», dira-t-il. «La création de cette fondation est d'ordre moral. Elle vise à pérenniser le corps de la garde communale. Pour que personne n'oublie ces hommes», a-t-il ajouté. Lors de la réunion de jeudi, les membres du CN ont proposé trois formes à cette nouvelle organisation. «Certains voulaient créer un observatoire, d'autres ont proposé une permanence nationale mais le consens a été arrêté autour de la création d'une fondation qui est mieux placée pour atteindre l'objectif recherché par nos éléments», explique M. Lahlou. A propos des décisions prises en réaction aux mesures prises par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à l'issue de deux séances de négociations avec les gardes communaux, M. Lahlou affirme que la liste des membres signataires contre les décisions de leur tutelle a atteint 28 000. «Nous avons reçu les premières signatures de quelques wilayas. Nous attendons de recevoir les autres dans les 72 heures qui suivent pour pouvoir prendre une décision sur la suite à donner à notre dossier», a-t-il expliqué, soulignant qu'«il est important d'avoir au minimum 50 000 signataires pour avoir la majorité et pouvoir entreprendre une action fondée sur un consens et avis de la majorité». Une autre réunion est donc prévue la semaine prochaine pour trancher la question.