Pas de répit dans les actions de protestation à Tizi Ouzou. Il ne se passe plus un jour sans qu'une institution de l'Etat ne soit occupée par des protestataires. La voix de la rue est devenue la seule possibilité de dialogue entre les citoyens et les responsables de l'administration locale et les élus. Hier, des dizaines de citoyens du village Ifouzar, dans la commune d'Aït Aïssa Mimoune, à moins de 10 km au nord de la ville des Genêts, ont procédé à la fermeture des deux sièges de l'APC et de l'Algérienne des eaux (ADE). Selon une source locale, les habitants de ce hameau déshérité soufrent le martyre sur plusieurs plans, ce qui rend leur quotidien des plus durs. Cette action de protestation, indique notre source, a été décidée pour dénoncer le manque d'eau, d'assainissement ainsi que de bitumage de la route menant au village. «Cela fait plus de 25 jours qu'aucune goutte d'eau n'a coulé de nos robinets, alors que le problème a été maintes fois signalé aux concernés», dénonce un habitant, qui déplore que les doléances des villageois ne trouvent pas une oreille attentive. L'autre point soulevé par les protestataires est celui relatif au réseau d'assainissement. Selon eux, ce projet réalisé à la hâte dans les années 2000 «a été tout simplement bâclé», puisqu'il est actuellement défectueux en plusieurs endroits. Les eaux usées sont rejetées par les conduites endommagées et le risque de maladies n'est pas écarté. Les villageois qui ont tiré la sonnette d'alarme n'ont pas trouvé d'interlocuteur. Ainsi, ils réclament la réfection de ce réseau une bonne fois pour toutes. En outre, l'état dans lequel se trouve la seule route qui mène au village accentue leurs souffrances. Pourtant distante de 5 km seulement du chef-lieu de wilaya, elle a été inscrite dans le cadre des projets sectoriels pour être rénovée. Cependant, à la surprise des citoyens, seuls deux kilomètres sont concernés par le bitumage, ce qu'ils ont refusé catégoriquement. Pour le P/APC, le problème de la pénurie d'eau potable n'est pas spécifique au village Ifouzar. D'autres villageois issus d'autres hameaux le sollicitent quotidiennement pour le même problème. Les protestataires ne l'entendent cependant pas de cette oreille. Ils exigent des solutions urgentes, faute de quoi ils menacent de radicaliser le mouvement et de le porter au chef-lieu de daïra d'Ouaguenoun.