Souffrant, “depuis la nuit des temps”, des problèmes d'enclavement, d'isolement, d'absence de développement et d'assainissement, les citoyens d'Abizar, dans la commune de Timizart (daïra de Ouaguenoune), ont, sous la conduite du comité du village, recouru, après de vaines démarches et préavis auprès des autorités, à la fermeture, depuis le 7 juillet, du siège de leur APC, action suivie d'un sit-in devant le bureau de poste de Souk El-Had, chef-lieu communal, et de l'édifice de l'APC. Malgré la souffrance de la soif et de la faim qu'ils subissent depuis le début de leur action, les protestataires ne comptent pas se démobiliser tant qu'ils n'auraient pas reçu des promesses des autorités compétentes. “Il faut que nous les imprégnions, tant soit peu, de nos problèmes, en les invitant à venir voir sur le terrain la misère indescriptible vécue au quotidien par la population d'Abizar”, dit le président du comité du village, regrettant que “même le P/APC n'ait pas daigné venir nous écouter”. “Jusqu'à quand allons-nous rester comme cela, dans un total abandon, sans aucune considération pour une population d'environ 14 000 âmes à laquelle on ne s'intéresse que lorsque quelque élection se dessine à l'horizon ?” déplore encore notre interlocuteur, approuvé par ses concitoyens. Il a indiqué avoir opté pour cette action après que toutes les tentatives de dialogue avec le P/APC, le chef de daïra et le responsable d'Algérie Poste eurent échoué. À Abizar, un des plus grands, si ce n'est le plus grand village de la wilaya de Tizi Ouzou, les habitants souffrent, particulièrement en hiver, de l'état de délabrement avancé de la route allant de Tizi Bounoual via Abizar jusqu'à Souk El-Had, en raison notamment de l'absence de caniveaux et de l'entretien des accotements. Ils relèvent également, dans leur requête, la quasi-inactivité des services de la salle de soins du lieu dit Iguenane, laissée à l'abandon et sans personnel, l'absence d'assainissement pour l'ensemble des hameaux composant le village, le chute quotidienne de la tension électrique, de l'éclairage public, la non-extension du réseau électrique, d'où la privation pure et simple de plus de 170 foyers dans le village de la lumière et des commodités vitales, en pareille saison, de l'énergie électrique. Les protestataires revendiquent en outre la réfection de la conduite AEP totalement vétuste, faisant qu'à chaque fois que l'eau est libérée, elle n'alimente nullement les foyers, mais part dans la nature à travers les innombrables fuites. Ils demandent par ailleurs la réouverture du bureau de la poste du village Abizar en lui affectant un facteur, l'ouverture d'une route pour relier Abizar à Tikobaïne (7 km environ), ainsi que de nombreuses autres revendications en matière de routes, de pistes, de lieux de loisirs pour les jeunes (aire de jeux, stade d'Azrou, maison de jeunes, bibliothèque… ). Déplorant l'absence des autorités après le début de leur manifestation, les villageois indiquent être déterminés à poursuivre leur action jusqu'à ce qu'ils soient écoutés par les responsables concernés. Ils ne regrettent pas moins “les désagréments que nous aurions causés, indépendamment de notre volonté, à nos concitoyens des autres villages de la commune, auxquels nous demanderons de nous comprendre et de comprendre aussi qu'ils sont tout autant concernés par ces problèmes”, dit, pour s'excuser, le président du comité du village Abizar. Salah Yermèche