L'Association des amis de la RASD (L'AARASD) a appelé mardi "solennellement" les candidats à l'élection présidentielle à s'engager à peser "partout où la France, est présente" en faveur du droit à l'autodétermination du peuple Sahraoui et à plaider "résolument" pour le mettre en oeuvre. Dans une lettre ouverte aux postulants à l'Elysée, l'association, déplore que depuis la mise en oeuvre du Plan de paix des Nations unies en 1991, la France " pratique un double jeu. Elle soutient les efforts de l'Onu en vue de l'application du référendum d'autodétermination et en même temps appuie fidèlement toutes les exigences marocaines en Europe comme au Conseil de sécurité qui empêchent la tenue de ce référendum et prolongent sa présence au Sahara occidental". Dans cette missive dont l'APS a obtenu une copie, l'AARASD, souligne dans son plaidoyer que la lutte du peuple sahraoui pour son droit à s'autodéterminer, "qui lui a causé tant de souffrances depuis quatre décennies, mérite de la part de notre pays, la même attention, que celle qu'il affiche depuis octobre 2010 pour les autres peuples du Maghreb qui sont en train de devenir acteurs citoyens de leur histoire". "Assez de complaisance à l'égard du pouvoir marocain, les candidats à la présidentielle doivent davantage écouter les peuples, marocain comme sahraoui", relève l'association qui souligne que la politique française, "enfermée dans les filets de ses multiples intérêts économiques, financiers, n'a jamais osé, comme en Tunisie avant la chute de Ben Ali, affronter le pouvoir marocain". "Même aux pires années de plomb du règne d'Hassan II, la complaisance a toujours été de mise et elle se poursuit de plus belle", poursuit l'association qui estime que la France "doit se mettre à l'écoute de ceux qui luttent pour la démocratie au Maroc, et pour une justice indépendante et à l'écoute des associations sahraouies qui défendent l'autodétermination et soutiennent l'action du Front Polisario, au niveau international". L'association considère dans ce contexte que c'est ainsi que semble l'apprécier le Congrès américain, qui vient d'adopter une loi en décembre 2011, imposant au Département d'Etat de s'" assurer du respect de la liberté d'opinion sur le statut du territoire du Sahara occidental, avant de prendre toute décision d'affectation de crédits militaires pour les FAR (Forces Armées Royales)", ajoutant que c'est également ainsi que l'apprécie le Comité onusien contre la torture "qui épingle sans ménagement le Maroc pour les traitements cruels infligés aux militants sahraouis". L'association rappelle aussi que chaque année, le Conseil de sécurité consacre en avril une session à la question du Sahara occidental, renouvelle à cette occasion le maintien de la mission de paix, la Minurso et recommande l'urgence de l'application du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. "La France ne peut à la fois adopter ces résolutions et soutenir la proposition marocaine d'autonomie en lieu et place de l'autodétermination", déplore encore l'association. Elle rappelle ainsi, qu'à la demande du Front Polisario et de plusieurs Etats membres, le Conseil est sollicité depuis plusieurs années pour élargir le mandat de cette mission de paix (Minurso) au contrôle du respect des droits de l'homme, mais que la France "s'y oppose, en fidèle relais de la position marocaine, qui craint plus que tout la liberté d'opinion, pour les Sahraouis.