La gestion des fonds des œuvres sociales du secteur de l'éducation qui s'élève à plus de 20 milliards de dinars cumulés au titre des budgets 2010 et 2011, continue de susciter des interrogations chez des syndicats, qui doutent fort que l'argent des travailleurs ne subisse le même sort que lorsqu'il était sous la tutelle de l'UGTA. Dans un rapport établi, en prévision de la rentrée scolaire 2012/2013, et adressé au ministre de l'Education, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a brandi hier la menace de recourir à une action en justice contre la commission nationale de gestion des œuvres sociales, et ce, pour mettre fin à ce qu'il qualifie de «dépassements inacceptables». En effet, le SNTE déplore que ladite commission ait procédé, quelques jours seulement avant son installation officielle, à des réunions de concertation avec des parties «pseudo-syndicales, non légales et non agréées», excluant les véritables partenaires. La raison ? Parce qu'ils avaient adopté une position autre que la gestion centralisée, lors des élections qui ont eu lieu au niveau des établissements le mois de décembre 2011. Le même syndicat considère que «c'est là une provocation des syndicats et une manière de créer la zizanie au sein du secteur de l'éducation». A cet effet, tout en pointant du doigt la commission nationale et le ministère de tutelle, le syndicat d'Abdelkrim Boudjenah «compte, avec d'autres partenaires sociaux pénalisés par ces comportements, entamer une action en justice», lit-on dans son rapport, dont une copie nous a été transmise. Le SNTE insiste sur la nécessité de «tripler» les primes et aides qui seront distribuées au profit des travailleurs du secteur, et ce, de manière à réaliser l'équilibre après les nouvelles retenues sur salaires ayant suivi les dernières augmentations. Pour lui, «le fonds des œuvres sociales qui s'est amplifié ces dernières années permet de telles mesures». Installée au mois de mai, la commission nationale de gestion des œuvres sociales, composée pour rappel de neuf membres représentant les trois cycles, ne fait plus l'unanimité. Sa décision de ne pas réclamer des comptes sur la gestion antérieure de l'argent des travailleurs n'a pas été du goût des syndicats comme le SNTE, le Satef et autres qui ont appelé à une gestion décentralisée à travers chaque établissement. Une rentrée et des lacunes Outre le point relatif à la situation des œuvres sociales, le SNTE qui a tenu une réunion de son bureau national dimanche, s'est exprimé sur plusieurs questions relatives à la prochaine rentrée scolaire. Ainsi, le syndicat avertit d'ores et déjà «de la situation catastrophique qui prévaut dans les cantines, mais aussi leur absence totale dans certaines régions pauvres du pays». Comme il avertit aussi la tutelle concernant la surcharge des classes du cycle secondaire, «du recours aux solutions temporaires qui risquent de susciter l'ire des parents d'élèves». «Le ministre est appelé à ouvrir des enquêtes dans les wilayas ayant connu des scandales dans les concours de recrutement des enseignants», note par ailleurs le SNTE, qui n'oublie pas d'appeler à la révision des insuffisances du statut particulier qui, selon lui, «a exclu les enseignants du primaire, les professeurs de l'enseignement moyen, les adjoints d'éducation, les conseillers d'orientation, les directeurs, les proviseurs et les laborantins de lycée».