Encore une déclaration d'intention mettant en avant l'avenir prometteur de l'axe de coopération entre Alger et Paris. La déclaration en question ne manque pas de solennité puisqu'elle émane de la ministre déléguée chargée de la Francophonie auprès du ministre français des Affaires étrangères. Yamina Benguigui, chargée de la francophonie au département de Laurent Fabius et qui séjourne depuis jeudi à Alger, avance que la visite du président français François Hollande en Algérie sera bénéfique pour les deux pays. «Je pense que la grande rencontre bilatérale entre les présidents Bouteflika et Hollande aura des effets bénéfiques sur les deux pays», a son soutenu Mme Benguigui dans une première déclaration faite dès son arrivée à Alger. Se montrant à l'aise dans l'évocation de la visite du chef de l'Etat français attendu avant de la fin de l'année, la ministre déléguée dont il serait peut utile de rappeler les origines algériennes a ajouté que le département dont elle relève s'affaire à la préparation de cette visite dans la «joie». «Nous préparons cette visite avec vraiment beaucoup de joie. Ce n'est pas un terme que l'on emploie souvent en diplomatie, mais moi je vous le dis», a-t-elle affirmé, citée par l'agence APS. Elle rappellera que l'actuel locataire de l'Elysée est connaisseur de notre pays, en précisant que François Hollande «a passé du temps en Algérie». «Il était venu quand il était étudiant et il en est très touché», dira encore Mme Benguigui. De ces propos, on comprendra aisément que la préparation de la visite de François Hollande en Algérie n'est pas l'apanage du seul ministère des Affaires étrangères. Le département de l'Intérieur que dirige Manuel Valls s'affaire lui aussi à faire de la visite de Hollande en Algérie un événement qui est à même de certifier d'une coopération algéro-française remise sur de bons rails. A ce, titre Mme Benguigui a d'ailleurs tenu à rappeler que la visite de Hollande sera précédée par la venue en Algérie du ministre français de l'Intérieur qui aura, lui aussi, comme mission principale de baliser le terrain pour une visite présidentielle. «M. Manuel Valls, se déplacera lui aussi à Alger dans le cadre de la préparation de la visite du président Hollande», a-t-elle dit. Ainsi, les officiels français semblent faire des mains et des pieds pour réussir la visite de François Hollande en Algérie. Leurs efforts consentis en ce sens obéissent, selon bien des observateurs, à faire oublier l'ère de Nicolas Sarkozy qui s'est traduite par un échec dans la gestion de certains dossiers d'ordre régional, qui ont conféré une sorte de blocage notamment dans les rapports politiques entre Alger et Paris. Au plan économique, Jean-Pierre Raffarin désigné par Sarkozy pour booster les relations économiques entre l'Algérie et la France et à qui Hollande a confié la même mission il y a quelques jours, a su dépasser la complexité des rapports politiques souvent passionnels et dont le passif historique que partagent les deux pays demeure un facteur déterminant. Benguigui reçue par Messahel Sous Sarkozy, Raffarin était parvenu à dynamiser la coopération économique à travers notamment la gestion des dossiers Lafarge, Total et Renault, constituant les projets d'investissement français des plus en vue en Algérie. Concernant le dossier Renault, Mohamed Benmeradi, l'ex-ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement avait souligné que le pacte d'actionnariat concernant ce projet sera paraphé le 15 du mois en cours. Pour revenir à la prochaine visite du chef d'Etat français en Algérie, la ministre déléguée chargée de la Francophonie au sein du département français des AE n'a pas précisé en quoi au juste cette visite présidentielle sera bénéfique pour les deux pays. Elle s'est abstenue du moindre commentaire concernant les principales questions qui seront débattues ou même solutionnées lors d'une rencontre au sommet entre Bouteflika et Hollande. En attendant, le développement de la coopération entre les deux pays a été au menu de l'entrevue qui a eu lieu ce jeudi entre Yamina Benguigui et Abdelkader Messahel, ministre déléguée chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les deux responsables ont aussi débattu de thèmes «relevant de la francophonie», a indiqué l'APS dans un communiqué laconique. Dès son arrivée à Alger, Mme Benguigui a tenu à mettre en valeur son engagement depuis 20 ans contre la discrimination et pour les droits des immigrés. «C'est un combat qu'on ne laisse pas à la porte d'un ministère. Il fait partie de mon identité et de ma personnalité».