Le nouvel émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, s'est entretenu au téléphone avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, et envisage de se rendre à Téhéran, allié clé de Damas, a déclaré dimanche un responsable iranien à l'agence Mehr. M. Brahimi s'est entretenu avec M. Salehi tard samedi, a indiqué le ministre adjoint des Affaires étrangères Abbas Araqchi, cité par cette agence de presse iranienne. M. Brahimi, qui souhaite se rendre à Damas dans les jours qui viennent, effectue dimanche au Caire sa première visite officielle dans la région depuis qu'il a pris le relais de Kofi Annan comme émissaire de l'ONU et de la Ligue début septembre. "Il est prévu qu'il se rende en Iran à un moment approprié après son déplacement en Syrie", a affirmé M. Araqchi sans préciser de date. Selon un communiqué des Affaires étrangères, les deux responsables ont discuté de la situation en Syrie et M. Salehi a insisté sur le fait que son pays souhaitait une "solution pacifique sans intervention étrangère". Selon la même source, M. Brahimi a évoqué "le rôle positif" que l'Iran pourrait jouer dans le conflit et sa recherche d'une solution pacifique. M. Annan, qui durant sa mission s'était rendu à Téhéran, avait souhaité que l'Iran soit associé à la recherche d'un règlement en Syrie, ce que les Occidentaux et l'opposition syrienne refusent en accusant Téhéran de soutenir militairement le régime de Damas dont il est le principal allié. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan, qui a attribué l'échec de sa mission à un manque de soutien des grandes puissances à ses efforts pour un règlement. Le Conseil de sécurité à l'ONU reste très divisé sur la situation en Syrie. La Chine et la Russie ont bloqué trois résolutions condamnant Damas. M. Brahimi a lui-même tenu à ne pas soulever trop d'espoirs, allant jusqu'à se dire "effrayé" par la tâche qui l'attend, demandant le "soutien de la communauté internationale". L'Iran accuse certains pays occidentaux mais aussi l'Arabie saoudite et le Qatar, d'avoir encouragé la révolte en Syrie et de l'entretenir par des livraisons d'armes aux groupes d'opposition. La plupart des pays arabes et la Turquie réclament au contraire, à l'instar des Occidentaux, le départ du président Bachar al-Assad.